Contributions de particuliers à la mémoire de la Première Guerre mondiale

En novembre 2013, une soixantaine d’institutions patrimoniales, dont les Archives départementales de Saône-et-Loire ont participé à «La Grande Collecte» de documents personnels sur la Première Guerre mondiale, organisée à l’initiative des Archives de France, de la Bibliothèque nationale de France, de la Mission du centenaire et d'Europeana 1914-1918.

Cet appel, lancé au public afin de valoriser les archives privées de cette époque et de partager ce trésor de mémoire, notamment par une mise en ligne des documents prêtés ou donnés, a connu un vif succès. Que tous les participants soient ici vivement remerciés.
C'est le résultat de cette opération qui est présenté dans cette rubrique.

Une sélection de documents de chaque contributeur est également consultable sur le site www.europeana14-18.eu

Nous vous invitons également à découvrir un autre exemple de partage et de valorisation de la mémoire locale sur la Première Guerre mondiale à travers l'initiative d'une publication et d'une transcription collaborative du carnet de guerre de Jean Marin, soldat de Saône-et-Loire. 
 

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Duthel, Pétrus

Lettre du 10 octobre 1914. Pétrus Duthel raconte à son épouse son quotidien à Héricourt : le pansage des vaches, le départ tous les soirs après la soupe pour la ville où il lit le journal, son retour à 7h30 à la caserne. Il a retrouvé des connaissances d'avant guerre, envie un dénommé Ruet qui s'apprête à avoir la visite de sa femme. Il aimerait, lui aussi que son épouse vienne le rejoindre. Elle pourrait peut-être bénéficier d'un voyage à demi-tarif, il imagine lui faire visiter Belfort mais pas dans l'immédiat, car l'accès de la ville n'est pas autorisé. Après avoir évoqué ce projet il reparle de choses plus concrètes, réclame des chaussons, parle des conditions d'hygiènes déplorables, explique qu'il a quitté Sévenans en ne prenant que sa musette, sa gamelle. Il pensait alors ne pas séjourner trop longtemps à Héricourt. Il a tout laissé là-bas, il considère avoir tout perdu. Il parle enfin de la transmission du courrier, de ses aléas, réclame des nouvelles de chez lui achève sa lettre en embrassant sa petite fille.

Duthel, Pétrus

Lettre du 27 octobre 1914. Pétrus Duthel qui vient de recevoir la photographie de sa petite fille est très ému. Il se satisfait de cette dernière mais ne cache pas ses sentiments, il souffre de la séparation qui perdure. Changeant de sujet, il parle de ses camarades qui sont au front et qui ont l'impression de ne pas progresser. Il pense aller les rejoindre dans les tranchées mais s'inquiète d'une douleur au genou qui l'empêche de marcher. Il se dit courbaturé, il a du mal à se mouvoir, à faire de l'exercice, il doute de ses forces mais cherche à relativiser. A Belfort, il a la possibilité de se procurer de quoi manger, boire, se soigner. Pour terminer, il remercie son épouse pour l'envoi de la photographie, lui dit de ne pas se tourmenter et embrasse sa petite fille.

Duthel, Pétrus

Lettre du 21 octobre 1914. Pétrus Duthel annonce à son épouse qu'il a changé de garnison et est sur le départ. Malgré sa douleur au genou, il est déclaré apte, il ironise en déclarant que même avec une seule jambe on l'aurait déclaré bon pour la campagne car dans son régiment "ont ne reste pas nombreux". Ensuite il parle de chaussons qu'il n'a pas reçus. Il suppose que son colis s'est égaré, tout comme le courrier. Il évoque là, l'irrégularité du suivi des colis et lettres lors des changements de compagnie, il semble résigné et déclare "il ne faut pas se faire du mauvais sang du tout...sa irras toujours comme sa doit aller". Il donne enfin des nouvelles d'une connaissance qui est dans les tranchées puis achève sa lettre en évoquant leur fille et en inscrivant bien sa nouvelle adresse.


Duthel, Pétrus

Lettre de Pétrus Duthel à son épouse en date du 23 octobre 1914. Il explique avoir récupéré un de ses courriers alors qu'il était redirigé vers "ses frères dans le nord". Il la dissuade d'envoyer des souliers et l'informe que, n'ayant pas reçu ses chaussons, il suppose qu'ils ont probablement pris la même direction qu'aurait emprunté la lettre interceptée. Il utilise l'ironie "ils ont du aller trouver mes frères ils en feront usage". En revanche il lui demande des chaussettes et de l'argent car à Belfort il peut se procurer ce dont il a besoin. Pour terminer, il se veut rassurant, dit être en bonne santé dans l'ensemble (sa douleur au genou est toujours présente). Il termine son courrier en embrassant comme toujours sa femme et sa petite fille.

Duthel, Pétrus

Lettre du 24 octobre 1914. Pétrus qui n'attend plus vraiment ses chaussons cherche à relativiser leur perte car il ne fait encore pas trop froid. Comme tous les soldats, il attend son prochain départ au front mais aucune information ne filtre, ce n'est que supposition. Il se plaint de ne pas recevoir beaucoup de correspondance, a des nouvelles d'un autre soldat qui, comme lui se prépare à monter au front. C'est avec regret qu'il conclut "donc ce n'est pas encore le moment de nous désarmer et nous renvoyer". Toutefois, il termine sa lettre en montrant bien qu'il espère toujours : "le renvoi viendra peut-être un jour".

Duthel, Pétrus

Lettre de Pétrus Duthel en date du 26 octobre 1914. Il est toujours à Belfort et attend les chaussons qu'il avait demandé à son épouse. Il les suppose perdus, pense qu'ils ont été envoyé à Héricourt, lieu où il se trouvait précédemment. Aussi, il la sollicite pour une grosse paire de chaussettes. Il réclame en même temps l'envoi d'un mandat car estime n'être pas assez "équipé pour faire campagne".


Duthel, Pétrus

Lettre d'Héricourt du 15 octobre. Pétrus Duthel annonce à son épouse qu'il a fait l'acquisition d'une armoire à glaces pour sa petite fille, Aimée. Il la lui fera parvenir par l'intermédiaire d'une dénommée Mme Monternos. Cette dernière sera aussi porteuse de nouvelles rassurantes. Il s'excuse de ne pouvoir faire un plus beau cadeau à sa petite fille mais espère toutefois lui faire plaisir.

Duthel, Pétrus

Pétrus Duthel commence sa lettre du 31 octobre 1914, en informant son épouse qu'il a bien reçu les chaussettes demandées ainsi qu'un mandat et le papier à en-tête de leur café de Montmay (Quincié dans le Rhône). D'ailleurs il l'emploie pour ce courrier dans lequel il évoque son prochain départ en première ligne, sa vaccination contre la fièvre typhoïde ainsi que l'état d'esprit dans lequel il se trouvait lors de la rédaction de sa précédente lettre. Trois mois de séparation, la vue d'une photographie de sa petite fille qui grandit loin de lui, sont autant de raisons pour qu'il perde espoir. Il s'excuse auprès de sa femme, dit qu'il faut toujours espérer, qu'il est préférable de penser à la fin de la guerre et chasser toute inquiétude. Il a très mal supporté le vaccin contre la typhoïde, pris de fièvre, il a du prendre un calmant qui a agit immédiatement, lui permettant alors de dormir "comme un bienheureux". Il n'est pas le seul à avoir été malade mais, à présent tout va bien, il est reposé, en bonne santé, la tranquillité demeure, il joue aux cartes et s'étonne ironiquement avec les autres de "ce que l'on nous fait faire à notre âge". Il écrit aussi à une dénommée Emma, cette dernière lui a aussi tricoté et envoyé des chaussettes. Pétrus insiste sur le fait qu'il faut penser à la fin de la guerre, ne pas sombrer dans le désespoir. Il demande à son épouse qu'elle privilégie son bien être ainsi que celui de sa petite fille, peu importe si elle ne parvient pas à conserver le café, en cette période de guerre, il est conscient qu'il est difficile de tenir un commerce, aussi le plus simple est de rompre le bail. Il termine sa lettre en l'embrassant.

Duthel, Pétrus

Le 10 octobre 1914, Pétrus écrit d'Héricourt. Il a terminé de panser les bêtes. Il évoque les problèmes rencontrés dans la transmission des lettres. La dernière qu'il a reçu de son épouse avait été transmise par erreur à Claudius qui lui a retourné comme une autre d'ailleurs qu'il n'a pas encore réceptionnée. Il explique ces problèmes de transmission de courrier par le fait qu'il a changé de compagnie sans en être informé. Il lui redonne son adresse complète et renouvelle son invitation. Il voudrais qu'elle vienne, elle lui apporterait des chaussettes et des chaussons en prévision de l'hiver car pour panser les bêtes, il ne dispose que d'une paire de sabots. Une paire de vieux brodequins serait la bien venue. Si elle se décide à venir le rejoindre à Héricourt, il lui conseille de lui envoyer un télégramme au préalable. Le voyage lui permettrait de se distraire un peu bien que le temps soit peu propice aux promenades. Outre le brouillard, les nuits sont de plus en plus froides. Il s'inquiète de ne pas avoir de nouvelles de son frère Antoine car il a apprit que le 174e dont il fait partie a subi de lourdes pertes. Il ne veut pas alarmer ses parents, aussi, il propose à son épouse de leur demander indirectement s'ils n'ont pas reçu dernièrement de ses nouvelles. Il rassure sa femme sur sa situation, il ne risque rien, il s'occupe du bétail, profite du lait des vaches qu'il surveille. Outre le fait de les soigner, il dissuade quiconque voudrait bénéficier de leurs pis généreux.


Duthel, Pétrus

Lettre de Petrus en date du 8 novembre 1914, sur papier à en-tête de son établissement "Café de Montmay, jeux de boules, jeux de quilles, Duthel à Quincié (Rhône)". A Belfort, c'est quartier libre, outre la corvée de lavage, il se repose en attendant le prochain départ qui s'effectuera mardi. Il ne sait s'il partira en premières lignes car les noms des soldats en partance ne sont pas divulgués mais s'il part, ne pouvant indiquer explicitement l'endroit où il sera, il lui explique comment elle pourra savoir où il se trouve. Ainsi, elle devra repérer les lettres sous lesquelles il a mis un point, pour les assembler afin de former l'adresse où il sera. Il achève sa brève missive par ces termes "Ton marie qui t'aime pour la vie". Il explique qu'il interrompt bien malgré lui son courrier faute de lumière.

Duthel, Pétrus

Lettre du 5 novembre de Belfort. Pétrus explique à son épouse qu'il n'a pu répondre à sa lettre dès réception car le jour même il a effectué une marche qui l'a épuisée, de plus, à son retour, l'éclairage était insuffisant pour écrire. Il s'est fait porté malade, obtenant ainsi 2 jours de repos. Il a reçu une lettre de Perrine, il a ainsi des nouvelles de Claudius et d'Antoine. De leur côté ils "ne samusent guère". De jeunes soldats venus de Lons-le-Saulnier transitent avant de repartir renforcer le dépôt du 171e. Pétrus s'étonne de ne déceler aucune peur chez ces jeunes, certains, qui ont déjà été blessés, repartent malgré tout "sans se faire de bile quoique qu'ils savent bien que la plupart ne retiront pas blessés mais peut-être morts". Il explique cette insouciance par le fait qu'ils n'ont ni femme ni enfant. Il voit défiler les soldats, s'étonne de les voir accepter de redevenir de simples fantassins alors qu'auparavant ils avaient été cuirassiers ou dragons. Pour lui, cette situation est dégradante. Puis il change de sujet, donne quelques conseils à son épouse pour leur commerce mais ne se montre pas exigeant, il sait qu'elle fait pour son mieux. Il est toujours à Belfort et se désespère de ne voir la situation évoluer. Il craint que la guerre ne finisse jamais, il se voit "obligé de finir ma carrier sous les armes". Toutefois, il relativise, il n'est pas exposé aux dangers, il s'estime même "bien soigné", bénéficiant d'un quart de vin à chaque repas. Seulement le désarmement se fait attendre. Il a hâte de se retrouver aux côtés de sa famille et signe "ton mari qui ne t'oublira qu'a la mort".

Duthel, Pétrus

Lettre de Petrus du 12 novembre 1914. Il est toujours à Belfort mais ne sait pour combien de temps car après avoir reçu plusieurs ordres de départ, il reçoit des contre-ordres. Après le Nord, l'Alsace, il ne sait finalement où on l'enverra aussi il écrit à son épouse qu'il ne peut l'informer à l'avance de son départ. Il est plus que défaitiste "il n'y a plus guère d'espoire, ceux qui ne seront pas tué gelerons dans les tranchées blessés ou malades" ou encore "il vaut autant être tué tout de suite que souffrir pendant longtemps et mourir ensuite". Découragé, il demeure néanmoins réaliste "la guerre est la destruction elle finira quand il n'y aura plus d'hommes et plus d'argent". Petrus est résigné, comme la plupart des soldats, le vin leur permet d'oublier "je noie mon chagrin avec un mauvais quart de tinture", "on boit toujours notre litre tous les jours". Malgré tout, vers la fin de sa lettre, il va chercher à rassurer sa femme sur sa santé, il est toujours en compagnie de deux connaissances et donne des nouvelles de soldats qu'il a croisés.


Duthel, Pétrus

Lettre avec lacunes de Pétrus Duthel à sa femme du 15 novembre 1914. Il a reçu des nouvelles d'Ema et Anais qui s'inquiète pour Claude. Cette dernière lui a annoncé qu'elle lui faisait un passe-montagne mais, ironiquement Pétrus déclare que si l'envoi met autant de temps qu'une paire de chaussettes, il risque de le recevoir après la guerre! Ensuite, il évoque un problème de santé mais cherche à le minimiser en déclarant qu'à l'appel de la soupe, il ne fit "qu'un bon pour y aller" et était "gaie comme un petit papillon". Evitant la corvée de lavage, il s'isole pour lui écrire. Il se sent coupable "je deviens paresseux et ne t'écrit pas trop souvent" mais explique qu'il n'a aucune nouvelle information à lui donner. Son départ et sans cesse repoussé, et tous les soldats ignorent encore combien de temps ils vont rester loin de leur famille. Ils font des marches sous une pluie battante et froide, n'ont rien pour se changer puis repartent pour faire du tir. A force, ils s'habituent, n'éprouvent plus le froid. Malgré tout, il relativise, il pense à tout ceux qui sont dans la boue. L'espoir de la fin de la guerre lui permet de tenir il souhaite "retourné te consolé et continué le bonheur ensemble".

Duthel, Pétrus

Lettre du 28 novembre 1914 de Pétrus à son épouse. Il est toujours à Belfort. La neige a fait place à un soleil de printemps. Il profitera d'être en repos pour aller voir "les pays qui sont à Belfort". Il a reçu des nouvelles de ses deux frères, avec humour il écrit "ils sont au repos et netoyage". Les condition de vie dans les tranchées sont évoquées, ainsi, son frère Antoine dit avoir de la boue jusqu'aux genoux et se compare à "une boule de terre grasse". Pétrus aborde aussi les problèmes relatifs aux courriers. Outre la correspondance échangée avec sa femme, il reste en contact avec des amis, des voisins. Il n'a pas de nouvelles d'un dénommé Hugues Clément à qui il a écrit, n'ayant pas eu de réponse il ne s'alarme pas, il conclut simplement : "probable que nous avons eut l'un ou l'autre une lettre de perdu". Il achève sa missive en parlant de sa santé, qui est toujours bonne, et remercie son épouse pour le mandat envoyé. Comme toujours, il l'embrasse ainsi que sa petite fille.

Duthel, Pétrus

Lettre de Pétrus Duthel du 22 novembre 1914 à son épouse. Il est à Belfort, résigné, fataliste. Dans sa lettre on trouve à deux reprises le mot "sort" :"je prends le sort comme il me vient" et "je marcherai à mon sort et je n'aurai rien à me reprocher". Il a reçu d'une dénommée Ema deux lettres, un passe montagne et des chaussettes. Il souhaite lui écrire pour la remercier d'autant plus qu'elle lui a envoyé l'adresse de Claude. Il a bien reçu le mandat envoyé et compte bien l'utiliser à Belfort car, une fois parti comment pourra-t-il se procurer ce dont il a besoin? Il devra se contenter des distributions. Les conditions climatiques ont changé. La neige a remplacé la pluie mais elle ne tient pas, sur les routes, les soldats sont saisis par une bonne bise mais préfèrent de loin la marche aux tranchées. Le soir, ils retrouvent un abri sec, peuvent se chauffer "avec du bois et du charbon que l'on dérobe d'un côté ou l'autre", discutent en buvant. C'est ainsi qu'il a apprit que les soldats propriétaires touchaient des indemnités. Il demande à son épouse d'aller réclamer en mairie, il s'interroge car trouve injuste qu'un simple locataire comme lui ne bénéficie pas des mêmes droits. Il achève sa lettre en demande à sa femme qu'elle l'excuse auprès de tous ceux à qui il n'a pas écrit "faute de courage et aussi de plasse". Il explique alors qu'il est réduit à écrire sur sa paillasse, ne pouvant accéder à la table déjà très occupée.


Duthel, Pétrus

Lettre du 4 décembre de Belfort. Pétrus répond à la lettre de son épouse datée du 2. Pour être tranquille, il s'est fait porter malade. Il souhaite remercier Ema de lui avoir envoyer une paire de chaussettes. Il semblerait qu'elle lui en ait déjà expédié mais, pour l'instant, il n'en a reçu qu'une paire. Il se désole à l'idée qu'elles soient perdues car elles sont chaudes, résistantes et justement, c'est la seule chose qui lui manque. Ema s'est déjà proposée à lui en tricoter d'autres, aussi il demande à son épouse qu'elle lui paye au moins la laine. Il demeure sans nouvelles de son frère Claude, mais parvient à correspondre avec certaines connaissances. Il a appris qu'un dénommé Pierre Genty est au fort de Salbert, il ne peut lui rendre visite car il ne peut s'absenter plus de deux heures de son poste, en revanche, son ami qui fait partie du 9e territorial "est plus favorisé", il obtiendra donc plus aisément la permission de le venir le voir. Pétrus relativise sur son sort, il ne veut pas être plaint car d'autres soldats sont partis se battre "depuis longtemps et beaucoup manque à l'appel", il s'inquiète pour la santé de son épouse, qu'il sait plus fragile. Il termine sa lettre en l'embrassant "Reçoi cher petite femme de ton mari les plus tendres bésé".

Duthel, Pétrus

Lettre partielle (absence du lieu et de la date de la rédaction) de Petrus à son épouse. Il la remercie pour le mandat reçu et lui demande de ne pas se priver pour lui. Il n'est pas à plaindre, le vin ne manque pas cependant il a remarqué qu'on cherchait à le supprimer à la moindre occasion pour le distribuer aux soldats qui ne cessent d'arriver, il en conclue "il y en a une pleine cours la guerre n'est pas encort finit". Très pessimiste, il ajoute "il y en a bien encort pour un an ... et la famine terminera tout ça". Il s'inquiète de ne pas avoir de nouvelles de ses frères et plus particulièrement d'Antoine. Il soupçonne sa famille de lui cacher la vérité, aussi demande-t-il à son épouse de ne rien lui dissimuler. Avec le temps, les dures conditions de vie, les soldats ont changé, ainsi, il a eu du mal à reconnaître un ami "qui porte aussi le bouc". Il termine sa lettre en se montrant rassurant, il est en bonne santé, "toujours en compagnie de Descombes et Auray de Quincié". Désirant écrire à un membre de sa famille, il demande à sa femme de lui faire parvenir son adresse puis comme d'habitude l'embrasse ainsi que sa petite fille.

Duthel, Pétrus

Lettre de Belfort du 6 décembre 1914 de Pétrus à son épouse. Il la remercie pour l'argent envoyé, il estime en avoir assez pour s'approvisionner si il doit partir "aux lignes de feu". Il insiste pour qu'elle prenne soin de sa santé. Il a appris par d'autres sources la mort de proches, il la soupçonne de ne pas tout lui dire. Malgré tout, il est bien informé. Entre soldats, les nouvelles, même mauvaises circulent. Il reçoit aussi du courrier d'autres personnes. Pétrus indique que sa compagnie étant "de piquet, pendant 24 heures il ne peut sortir. En attendant, il évite la corvée de lavage. Il s'inquiète de ne savoir quand son ordre de départ arrivera. Il attend les chaussettes confectionnées par Ema, toutefois, il craint bien que son colis soit perdu. Il écrit caché dans la chambre d'un camarade à qui il a emprunté du papier. Comme toujours, il achève sa lettre en l'embrassant.


Duthel, Pétrus

Lettre de Belfort du 11 décembre 1914 de Pétrus Duthel à son épouse. Il attend en vain de savoir la date de son départ pour l'Alsace. Bien qu'ayant été nommé, il n'est même pas sûr de son départ mais cela lui paraît inévitable. Tous les jours de nouveaux hommes arrivent. Les chambrées sont de 43 "bonhommes". Il a presque hâte de partir car est las des exercices qu'on leur fait faire. Il raconte que les tranchées sont très proches l'une de l'autre : "on se toucherait la main d'une tranchée à l'autre". Puis, pour anecdote il raconte un fait qui montre, d'une part les catastrophiques conditions d'hygiène dans les tranchées mais aussi le mépris qui anime les soldats français et allemands "il y avait deux tranchées séparé par une meule de paille et pour ne pas s'infecter les boches venaient faire leur besoin du côté des français et les français du côté des boches". Pour terminer, il s'inquiète de ne pas avoir reçu de nouvelles de Claudius, un de ses frères, qu'il sait blessé à la main . Comme toujours il embrasse son épouse sans oublier sa petite fille.

Duthel, Pétrus

Lettre du 19 mars 1915 de Pétrus Duthel à son épouse. Il la remercie pour l'argent reçu mais préfère qu'elle ne lui en envoie pas trop, de peur de le perdre dans la paille. Il n'a nul autre endroit où le mettre. Lorsqu'il en aura besoin, il la préviendra. Ensuite, viennent les conseils concernant le jardin et la vigne. Il se trouve à Domrémy (Vosges), il fait bon, malgré une importante rosée blanche matinale annonciatrice d'un changement de temps.

Duthel, Pétrus

Lettre de Pétrus Duthel du 25 mars 1915. Il explique à son épouse que sa situation a bien évoluée. Il est à présent sous le tir continu des obus. Une "marmite" est tombée tout prêt de lui "je n'ai eu que la frousse et les débris". Son bataillon a été dissout brutalement, sa compagnie a été coupée en deux et il n'a même pas eu le temps de dire au revoir à son ami. Il fait à présent partie du 132e régiment. Il ne sait de quelle compagnie il fait partie mais rassure sa femme. Dès que possible, il lui fera parvenir son adresse. Il doit partir en première ligne et est inquiet car, le matin, il a vu revenir des blessés appartenant à son régiment. Les propos qu'il tient sont peu rassurants "je crois que si je suis tué tu auras droit à 700 francs de pension". Il à peur que sa lettre soit la dernière, aussi, il lui demande de veiller sur leur fille.


Duthel, Pétrus

Lettre de Pétrus Duthel du 27 mars 1915 à son épouse. Il vit des moments difficiles. Pour l'instant il est de garde, près du téléphone mais à tout moment il peut partir en renfort. A plusieurs reprises il emploie le mot "terrible". Il décrit des scènes de guerre "les hommes roule de tous côté et les obus se joignent, pas moyen de transporté les mort et blessé". Il est prêt de Verdun, les combats sont violents, des deux côtés les soldats se battent, ne voulant rien céder. Pétrus craint bien de ne pouvoir recevoir des nouvelles de sa femme. Il se veut rassurant, il est en bonne santé. Il demande qu'elle transmette ses nouvelles à ses parents car il n'a pas le temps de leur écrire. Pour terminer, il l'embrasse et signe "ton marie qui pense à toi et qui t'embrasse de tous sont coeur".

Duthel, Pétrus

Lettre du 29 mars 1915 de Pétrus Duthel à son épouse. Il s'étonne, il est toujours en vie mais peut-être plus pour très longtemps car il part en première ligne "c'est tout ce qu'il y a de plus affreux c'est la grande destruction dans cette endroit". Selon lui, les allemands sont bien armés, ils sont "bien outiller de tout espèces d'engins à la destruction du peuple". Après chaque attaque, les morts et blessés, côté français, sont nombreux. Il n'a pas reçu de nouvelles mais n'est pas étonné, il suppose que les lettres se sont perdues. Malgré tout, il lui redonne son adresse. Il termine son courrier par ses mots "je conte sur toi pour les soins de notre fille", il est très pessimiste et craint de ne les revoir un jour.

Duthel, Pétrus

Lettre de Pétrus Duthel à sa femme du 27 février 1915. Il a enfin reçu des nouvelles. Depuis son départ de Belfort, il n'avait pas eu de courrier. Il a changé une nouvelle fois de cantonnement. A présent, il est tout près des ennemis "je t'écrie au son du canon les obus nous passe au dessus de la tête". Il relativise le danger toutefois car aucun n'est tombé là où il se trouve. Avant de partir en première ligne, il est occupé à creuser des tranchées. Il se trouve dans la forêt d'Apremont, lieu où Claudius a été blessé. Il s'excuse de ne pas écrire d'avantage car, à présent, il a moins de temps. Il achève sa lettre en embrassant son épouse sans oublier sa fille.


Duthel, Pétrus

Lettre de Pétrus Duthel à son épouse du 21 février 1915. Il se plaint de ne pas avoir de courrier, il n'est pas le seul a subir cette privation. Les conditions de vie sont difficiles, les soldats sont dans la boue, et, en portant leurs sacs, ils enfoncent jusqu'aux genoux. Malgré tout, il se porte bien, il se dit à l'abri des balles, a bon appétit. L'argent reçu lui permet de compléter son petit déjeuner, il peut acheter du lait et ainsi peut "attendre la soupe tranquilment". Il ne trouve rien à lui dire, sinon que "le temps me durent de recevoir de tes nouvelles".

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