[…] « L’emploi de la main-d’œuvre aux fabrications de guerre se réfère et se subordonne au grand principe qui domine toute la nation armée : "Employer chacun là où il peut donner le rendement maximum le plus utile à la défense nationale". Ce que nous poursuivons ici, comme dans les autres domaines des services de guerre, c’est le meilleur aménagement possible des forces de la nation.
Or, l’expérience nous révèle chaque jour davantage que dans une lutte telle que celle où nous sommes engagés, il faut à la fois une "armée en campagne" et une "armée en usine", une "armée combattante" et "une armée industrielle". […]
Pour l’armée en usine, il faut, pour des raisons militaires tout aussi impérieuses, de bons ouvriers, à la fois habiles et zélés dans tous les centres de production de canons, munitions et instruments de défense nécessaires. »
Extraits d’une circulaire d’Albert Thomas,
sous-secrétaire d’Etat de l’Artillerie au ministère de la Guerre,
relatée dans le Progrès de Saône-et-Loire,
13 juillet 1915. ADSL PR 97/77
Main-d'oeuvre féminine, Etablissements Schneider. Atelier des presses et pilons
Opérations de fabrication des obus et forgeage des petites pièces.
Collection AFB
Ce graphique permet de connaître à la fois la variation et la composition du personnel des usines du Creusot pendant les deux premières années de la guerre.
On repère évidemment la très forte croissance des salariés de l’usine, particulièrement celle des ouvriers mais l’attention doit également se porter sur le tout début du conflit : la mobilisation a fait chuter les effectifs de façon spectaculaire, et toute la production fut désorganisée, comme le signale P. Ferrier dans son journal.
Pour faire face aux nécessités imposées par la guerre, très vite, les dirigeants de l’entreprise ont demandé au ministère de la Guerre la mobilisation dans l’usine des personnels jugés indispensables aux fabrications, ce qui est décidé rapidement.
p.25 du livret 1 (1914-1915). "La nécessité d'avoir des munitions à profusion..."
p.1 du livret 2 (1915-1916). "Les hommes sont en partie rentrés dans leurs foyers..."
Main-d’œuvre employé à l’usine (août 1914-août 1916)
Au 1er août 1916, le personnel ouvrier des usines du Creusot était de 17 340 personnes
Dont :
6 763 civils
10 292 militaires
294 prisonniers de guerre
« En vue de réduire au strict minimum nos demandes d’ouvriers militaires, nous avons, dès le début de l’année 1916, au prix d’importants sacrifices, cherché à acclimater et à retenir à notre Usine, le plus grand nombre possible d’ouvriers coloniaux ou étrangers. »
Collection AFB 0064Z6028-05-01
p.1 du livret 2 (1915-1916). "Plus tard nous voyons arriver des terrassiers kabyles..."
Ce document, daté du 2 août 1916, précise les demandes faites en matière d’apport de main-d’œuvre.
Outre les lieux de travail mentionnés, il indique des informations sur
la demande en prisonniers de guerre (les « P.G. ») et en main-d’œuvre étrangère
mais aussi des données sur les cantonnements prévus pour loger les ouvriers prisonniers et étrangers.
Les soldats mobilisés à l’usine étaient logés en ville lorsqu’ils n’étaient pas creusotins.
Le discours évoqué dans l’article ci-dessous correspond à la visite qu’Albert Thomas a faite au Creusot le 23 août 1915.
[…]
Devant les ouvriers du Creusot, assemblés en demi-cercle, sous un hall immense et lumineux, pour écouter un homme en veston noir qui leur rappelait qu’il était socialiste. […]
Force et fragilité de la pensée humaine ! Ceux-là mêmes qui vouaient leur talent et leur labeur à la lutte des classes s’évertuent aujourd’hui à unir ces classes pour n’en faire plus qu’une armée lancée contre l’ennemi dont ils niaient hier l’existence. Il serait d’un mauvais esprit de se réjouir de ces contradictions. Il faut y voir le signe du courage et de la loyauté. Ayant à son côté M. Schneider, l’un des plus grands « patrons » de France, le député socialiste devenu ministre de l’artillerie et des munitions, M. Albert Thomas exhorte au travail ces milliers d’ouvriers qu’il eût, hier, exhortés à la résistance contre « l’exploitation capitaliste ». Et il ne leur dit point seulement qu’ils doivent accomplir méthodiquement leur tâche ; il leur montre que le devoir est de peiner « jusqu’à la maladie, jusqu’à la mort », et sa voix sonore fait retentir l’armature géante des machines de cette adjuration du poète : « Si tu ne donnes aussi ta vie, sache que tu n’as rien donné. »
Ils l’ont écouté, ces rudes hommes à la face noire, au front suant ; ils l’ont écouté et ils l’ont applaudi. A celui qui les conviait à souffrir sans se plaindre, ils ont répondu par leur silence ému et par leurs acclamations : « Nous souffrirons ». Il faudrait que l’Allemagne tout entière vît et entendît cela. Il faudrait que le monde entier le sût, pour connaître la vertu de la France. Après les épisodes héroïques des combats du front, une scène comme celle du Creusot complète notre histoire nationale. Dans les manuels scolaires où nos neveux apprendront l’Histoire de France, il sera honnête et sage de rappeler le discours que M. Albert Thomas prononçait la semaine dernière.
Devenus hommes, les enfants de demain […] se souviendront de cette parole que M. Albert Thomas, ministre socialiste, lança aux forgerons du Creusot :
« Votre devoir est de travailler jusqu’à la maladie, jusqu’à la mort ! »
Jean Lefranc, "L’Usine de guerre. M. Albert Thomas au Creusot".
In L’Illustration n° 3783, 4 septembre 1915, pages 233-234.
Extraits. Collection AFB
p.2 du livret 2 (1915-1916). "Chacun rivalise de zèle, de courage, d'endurance..."
p.16 du livret 2 (1915-1916). "M. Albert Thomas a fait en nos usines..."
* Remarque : la base de données de l’Assemblée nationale ne permet pas actuellement de savoir qui était ce parlementaire. Celle du Sénat ne comporte pas non plus de personne portant ce nom.
p.25 du livret 2 (1915-1916)."Mais du fait que certaines familles étaient favorisées..."
Le Progrès de Saône-et-Loire,
15 novembre 1916.
ADSL PR 97/79
p.1 du livret 2 (1915-1916). "Plus tard nous voyons arriver des terrassiers kabyles..."
p.9 du livret 3 (1916-1917). "Le Creusot a contiuné a recevoir des éléments exotiques..."
Ce document permet d’avoir un inventaire détaillé de la main-d’œuvre employée dans les usines creusotines dans la phase finale du conflit dans toute sa diversité.
Rédigé par le commissaire et transmis au préfet de Saône-et-Loire, il montre à quel point la population et la ville du Creusot étaient sous contrôle.
p.5 du livret 4 (1917-1918). "Au 29 Mars 1918 nous avions au Creusot..."
Etat de la main d'oeuvre, 1918.
ADSL M 3311
Transcription recto :
Grec
N°de service : 01215
Nom et Prénom : Constantinidis Costa
Date d’inscription : 2 octobre 1917
Age : 25 ans
Né le : 24 novembre 1892
Lieu de naissance : Constantinople (Turquie)
Domicile de l’ouvrier : Rue du Guide, 32
Profession : Aide aux fours Aciéries
Transcription verso :
Service : Aciéries
Entrée : 2 octobre 1917
Profession : Aide aux fours
Sortie : 25 mai 1920
Profession : Gazier
Capacité : Bonne
Conduite : Bonne
Prix de la journée : 10.00 [francs]
Observation : Retourne en Grèce
« MAIN-D’ŒUVRE COMPLEMENTAIRE. L’accroissement continu de nos effectifs ouvriers, nécessité par l’exécution des fournitures destinées à la Guerre, épuisa, moins d’un an après l’ouverture des hostilités, la presque totalité des ressources en logements et pensions de notre Ville et des environs immédiats.
Au 1er septembre 1915, environ 4 200 ouvriers mobilisés, étrangers à l’Usine, avaient pris pension tant chez l’habitant que dans les différents hôtels ou restaurants du Creusot.
A cette époque, en conformité des prescriptions du Sous-Secrétaire d’Etat de la Guerre de limiter le plus possible la main-d’œuvre militaire, nous nous sommes trouvés dans l’obligation de rechercher le personnel complémentaire prévu pour satisfaire aux besoins de nos fabrications intéressant la Défense Nationale parmi les ouvriers coloniaux ou étrangers.
Ces derniers n’auraient pu trouver ni à se loger, ni à se nourrir chez l’habitant ; tant par suite de la rareté des pensions que par les différences de coutumes et de langages et aussi en raison de ce que la plupart arrivant au Creusot dans un état proche du plus complet dénuement, ils n’auraient pas pu obtenir le crédit nécessaire, pour leur installation, aussi bien chez les fournisseurs que chez les maîtres de pension.
Nous avons donc été placés dans l’obligation de créer des cantonnements nous permettant de recevoir ces ouvriers à leur arrivée et de mettre à leur disposition tout ce qui est nécessaire à la vie matérielle. […]
En résumé, la capacité des cantonnements de Montchanin et du Creusot est de 3 742 lits sur lesquels 1 702 sont actuellement occupés par :
696 ouvriers mobilisés
5 Kabyles
446 Espagnols
41 Serbes
167 Grecs
294 Prisonniers de Guerre
53 Chinois.
Les locaux existants et aménagés en dortoirs ont reçu 964 lits et 2 778 lits ont été placés dans des constructions ou bâtiments édifiés à cet effet.
A part les 500 fournitures de literie que nous a louées l’Autorité Militaire, tous les autres frais ont été entièrement à notre charge »
Collection AFB SS0088-06/064Z6034-06
11 septembre 1916
Note dactylographiée de 4 pages non signée
p.1 du livret 2 (1915-1916). "les ouvriers métallurgistes serbes, les uns logés..."
« Les dépenses faites à ce jour pour les diverses installations occasionnées par l’emploi de la main-d’œuvre étrangère peuvent être évaluées, très approximativement, à 1 300 000 Frcs.
Il reste environ 200 000 francs à dépenser pour l’achèvement du programme actuellement en cours d’exécution. »
Collection AFB SS0088-06/064Z6034-06
Note de Régie du Domaine pour Direction. 17 janvier 1917
Signature : non déchiffrée
Pour avoir une idée des frais engagés : Le montant des investissements prévus pour l’usine s’élevait à 49 millions de francs début 1918. AFB 01G0008, n°2.
Edifiés dans l’urgence pour loger la main-d’œuvre étrangère employée au Creusot, ces bâtiments témoignent des conditions dans lesquelles les ouvriers étaient amenés à vivre. Alimentation, abri, hygiène minimum étaient assurés mais on ne peut que constater l’aspect pénitentiaire du dispositif : dortoirs collectifs, enfermement donc surveillance…
Le Creusot : Cantonnement rue des Acacias - vue d’ensemble.
1917. Collection Ecomusée.
Ce document daté du 28 octobre 1916 permet de lire la photographie suivante et de connaître la composition des bâtiments mis à la disposition de la main-d’œuvre : dortoirs de 60 ou 40 lits, réfectoires (280 et 100 places), infirmerie, bureau des surveillants, lavabos, WC, cuisine, magasin à vivres, lavoir.
Dans les archives, les clichés des personnes au travail dans les usines du Creusot pendant la Première Guerre mondiale sont très rares.
De manière surprenante, les trois photos évoquant le travail féminin sont des portraits où une ou deux femmes semblent seules à l’intérieur des halles et sur leur poste de travail alors que tous les témoignages évoquent l’intensité et la fébrilité du travail, ainsi que l’élévation considérable des effectifs.
Etablissements Schneider. Atelier des presses et pilons
Opérations de fabrication des obus et forgeage des petites pièces.
Collection AFB
En 1914, les archives indiquent que 267 femmes étaient employées au moment de la mobilisation, 125 ouvrières et 142 employées. En août 1916, le total des emplois féminins était de 1705 personnes (1419 ouvrières et 286 employées), soit une augmentation de 538%.
Etablissements Schneider. Atelier des constructions mécaniques
Traçage et confection des gabarits – 1916.
Collection AFB
Selon un rapport daté du 9 mars 1918, au Creusot et à l’Usine du Breuil qui comptaient au total 1190 femmes, la durée du travail du personnel féminin était depuis « le milieu de 1916 » de « 10h pour les travaux de jour et 12 heures pour les travaux de jour et nuit », pour « toutes fabrications mécaniques et métallurgiques ». Le dimanche était le jour de repos hebdomadaire.
Circulaire ministérielle et tableau récapitulatif
chez Schneider et Compagnie,
9 mars 1918, page 6.
Collection AFB
Etablissements Schneider.
Atelier de fabrication d'obus.
Collection AFB
Transcription:
Nom et Prénoms : LACOUR Eugénie, née Gauthier
Date d’inscription : 4 octobre 1915
Age : 23 ans
Née le : 8 mai 1892
Etat civil : Mariée Enfants : 1
Lieu de naissance : Montcenis
Domicile de l’ouvrière : Petite rue de la Chaise. 3
Domicile de la famille : "
Membres de la famille occupés à l’Usine : son père, Pierre Presses et Pilons cf 1840 (20 ans de service)*
Profession : Ménagère
Emploi demandé : Services mécaniques de jour et de nuit
Aptitude : C.**
Services antérieurs de l’ouvrière à l’Usine ou ailleurs et renseignements divers :
Sa mère Joséphine Berton
Son mari Isidore. Forges. 17820 (9 ans de serv.) mobilisé à Bourges 57ème d’infanterie.
A toujours été chez ses parents. Son réembauchage : 21-8-16
Service Presses et Pilons Breuil Centreuse 22-8-16 au 20-1-17 pour aller retrouver son mari/
Du 9 octobre 17 au 7 février 18 comme manœuvre à la Société Française L’Oxylithe 138 rue Victor Hugo à Levallois Perret.
Habitait à Saint-Ouen, 47 rue Lieutades.
Arrivée au Creusot le 25 mars 1918
Renouvelle sa demande 27-3-1918
Service Presses et Pilons Breuil 10-4-18 au 19-4-18 pour rejoindre son mari
Collection AFB
Gustave GASSER, l’auteur de cet article, pourrait correspondre, dans l’état actuel de nos recherches, à l’écrivain, publiciste et poète né à Chagny (Saône-et-Loire) en 1879 et mort en 1965.
Les publications de cet auteur sont référencées sur le site de la Bibliothèque nationale de France (http://data.bnf.fr/11008693/… ) et l’une d’entre elles, De la paix et plus particulièrement en Europe, parue en 1925, montre que la personne s’intéressait à l’actualité, ce qui permet, sans certitude absolue toutefois, de lui attribuer cet article de presse dont sont présentés des extraits.
Le Progrès de Saône-et-Loire,
24 février 1915.
ADSL PR 97/76
Ce tableau permet d’apprécier, sur l’année 1917, la fluctuation des effectifs féminins dont la variation est de 1815 au maximum et 1445 personnes au minimum.
Il y a donc une certaine instabilité des effectifs qui peut correspondre à l’évolution des besoins en main-d’œuvre de l’entreprise mais sans doute à une certaine mobilité des femmes, comme en témoigne la fiche d’Emilie Lacour (présentée plus haut) qui a été amenée à quitter Le Creusot pour suivre son époux.
Le tableau renseigne sur les motifs des absences ; on ignore toutefois si le mot « maladie » comprend les arrêts pour accidents du travail, dont les femmes ne furent pas exemptes (voir les extraits de la presse cités ci-après).
Précieuses également les indications fournies pour permettre le remplacement des défaillantes ; le « dressage » fait office de formation…
Collection AFB SS1150-05
Les informations exposées dans les extraits du Progrès de Saône-et-Loire permettent d’appréhender les conditions de travail, la dangerosité et la gravité des accidents.
Ceux-ci n’étaient ni nouveaux ni spécifiques au temps de la guerre. Ils témoignent d’une situation où la sécurité du travail n’était pas à l’ordre du jour et renvoient bien évidemment à la fois à une certaine imprudence des gestes ou des conduites mais aussi à la fatigue, à l’absence de dispositifs de protection sur les machines…
Les articles cités à titre d’exemples pour l’année 1916 et le début de 1917 ne sont pas, hélas, un inventaire exhaustif mais l’indication des mentions régulièrement exposées dans la presse locale, qui constitue ainsi une source d’information sur l’intérieur de l’entreprise.
Effort de guerre, production intense et efficace vont de pair avec de graves atteintes aux personnes, jusqu’au décès.
Il faut préciser que le Progrès de Saône-et-Loire mentionne aussi dans ses colonnes des accidents survenus ailleurs qu’au Creusot et dans d’autres entreprises : les usines Schneider ne furent pas les seules à connaître de graves accidents.
p.1 du livret 2 (1915-1916). "La sortie des ouvriers devient un spectacle peu banal ; les costumes les plus variés..."
L’Œuvre, journal fondé en 1904 d'abord mensuel, puis hebdomadaire en 1910, et quotidien de 1915 à 1940. Les positions de cette publication étaient marquées par le non-conformisme et des positions ancrées à gauche
Martial-Justin VERRAUX (1855-1939) était, au début de la Première Guerre mondiale, Général de division ; il a commandé le 6ème corps d’armée lors de la Bataille de la Marne.
Il fit valoir ses droits à la retraite le 6 avril 1915.
C’est sans doute parce qu’il se trouvait dégagé des obligations de service qu’il pouvait exprimer certaines réserves quant à la mobilisation à outrance de la main-d’œuvre.
Le Progrès de Saône-et-Loire,
3 juillet 1916.
ADSL PR 97/79
Ci-après quelques photos montrant l’intérieur du « Café maure » où pouvaient se retrouver les travailleurs d’Afrique du Nord.
Le dossier d’archives indique que ce sont des ouvriers marocains.
Les conditions de prise de ces vues ne nous sont pas connues.
Elles exposent une vision apaisée de la mobilisation des travailleurs étrangers au Creusot qu’il convient de prendre avec une certaine prudence compte tenu de ce que l’on sait par ailleurs des conditions de vie et de travail.
Parallèlement à l’intensité de l’effort productif, P. Ferrier signale l’importance de l’engagement des personnels des usines dans la collecte des fonds destinés à financer les secours aux blessés, réfugiés, soldats du front, prisonniers et donc de leurs contributions gérées par le Comité de l’œuvre de l’usine.
Il y a donc bien une mobilisation totale dans les différentes formes de l’effort de guerre.
Pierre Ferrier évoque en 1918 un mouvement de protestation contre la loi Mourier du 10 août 1917 fixant le réexamen des exemptions diverses permettant aux bénéficiaires d’être dégagés de l’obligation de combattre sur le front. Il englobe ainsi probablement dans sa désignation des « éléments mauvais » les ouvriers ayant créé au Creusot une cellule pacifiste début 1918. Ses propos apparaissent alarmistes au vu de l’ensemble des témoignages, y compris de ceux de la direction de l’entreprise, insistant sur la permanence de l’Union sacrée et de l’engagement dans l’effort industriel.
La citation suivante révèle, comme cela est montré dans le dossier « Dissidences et indisciplines », l’importance de la surveillance déployée dans un site comme celui du Creusot, en temps de guerre mais aussi en temps de paix.
Chapitre suivant : Les hôpitaux