La ville est placée sous une surveillance permanente comme le montrent les lettres adressées par le commissaire du Creusot au préfet. Le dossier M3311 des Archives départementales de Saône-et-Loire conserve un grand nombre d’entre elles.
La municipalité, la direction des usines, le gouverneur, le commissaire, le préfet tenaient à ce que l’ordre règne dans le centre industriel : aucune entorse à l’Union sacrée et aucun relâchement dans l’effort productif n’étaient envisageables.
Ce souci a conduit cependant les responsables à faire quelques concessions majeures à l’ordre établi : ainsi, la reconstitution du syndicat des métallurgistes en mai 1916 a-t-elle été tolérée, sans doute comme un mal nécessaire. Mais l’activité syndicale a été fortement encadrée, et surveillée tout comme les débuts d’un mouvement pacifiste amené au Creusot par quelques ouvriers mobilisés. Les qualificatifs précisant l’intitulé de l’hebdomadaire La Vague mentionné dans la lettre du commissaire du 11 décembre 1917 exprimaient au moins deux points particulièrement redoutés : le pacifisme et le socialisme…
Malgré la volonté constante d’encadrer la population, les autorités font face aux transgressions ordinaires, à l’inconduite, à l’indiscipline, relatées dans la presse, dénoncées par P. Ferrier ou conservées dans les archives : la guerre n’abolit pas la vie ordinaire.
Cette thématique est présentée sous la forme d'un abécédaire.
La répression de la vente d’absinthe et la dénonciation de l’ivresse sont des sujets récurrents dans les informations proposées par Le Progrès de Saône-et-Loire.
Ce combat était mené par l’ensemble des autorités, pour des raisons morales, de tranquillité et de santé publique mais, dans les archives consultées, aucune interrogation sur les raisons pour lesquelles la consommation d’alcool était un fait répandu…
Les mesures d’interdiction, les sanctions sont répétées, multiples tout au long de la guerre : cette répétition montre bien que la législation n’était pas appliquée.
p.4 du livret 2 (1915-1916).