Une édition numérique

L’édition numérique du texte rédigé par Pierre Ferrier, Secrétaire général de la mairie du Creusot pendant la Première Guerre mondiale, est le prolongement et le complément de l’édition papier réalisée en novembre 2017 par les Nouvelles Éditions du Creusot, Le Creusot 1914-1918. Une ville industrielle dans la guerre. Chroniques du Secrétaire général de la mairie, Pierre Ferrier.

Le mot des Archives départementales

Ce projet naît d'une volonté commune avec les Nouvelles Editions du Creusot de mettre en valeur une source de première main.

Ce document repéré pour sa richesse et sa description d'une réalité singulière entre 1914 et 1918 avait depuis quelques années fait l'objet de multiples exploitations. Dès 2006, le corpus de textes, de lettres lu aux élèves lors de lectures théâtralisées sur la Première Guerre mondiale comprend le témoignage Ferrier. En 2012, ses textes sur la présence de chinois font partie d'un atelier pédagogique de mise en voix traitant de la différence, du rapport à l’autre ou du racisme en écho au spectacle de Gérard Noiriel et Marcel Bozonnet Chocolat, clown nègre. Et depuis 2014, le témoignage de Pierre Ferrier est mis en avant lors d'expositions, d'ateliers pédagogiques, de commémorations... 

Cette édition numérique permet une diffusion large via internet, une mise à disposition du public et aussi des chercheurs, d'un contenu enrichi, dans lequel les recherches sont facilitées. Donner à voir et à lire, tel est le but de cette édition.

Remerciements

Les Archives départementales tiennent à remercier pour leur immense travail de collecte, de recherches de documents, de rédaction et pour leur enthousiasme à partager un peu de l'histoire du Creusot :

Françoise Bouchet, agrégée d’histoire, missionnée au service éducatif de l’Écomusée de la Communauté Creusot-Montceau (1990-2016)

Michèle Badia, documentaliste à l’Écomusée de la Communauté Creusot-Montceau (1978-2017) et membre des Nouvelles Éditions du Creusot

Une source de première main

Ce document de première main conservé aux Archives départementales de Saône-et-Loire sous la cote R 295 permet d’appréhender autant que possible la vie quotidienne au Creusot, ce grand centre industriel de l’arrière, pourvoyeur majeur en matériel militaire et, de ce fait, en première ligne en ce qui concerne la mobilisation industrielle.

L’édition numérique est construite sur la même logique que l’édition papier :

  • Une démarche partenariale associant les Archives départementales de Saône-et-Loire, l’Académie François Bourdon, l’Écomusée de la Communauté Creusot-Montceau, les Nouvelles Éditions du Creusot, des collectionneurs privés ;
  • La publication des quatre cahiers rédigés par Pierre Ferrier en version originale. Le document présenté est la numérisation intégrale de l’exemplaire des Archives départementales. Les lecteurs et lectrices ont ainsi le plaisir de lire le document de première main, particulièrement le troisième cahier, manuscrit (on ne sait cependant s’il est autographe ou simplement signé par le secrétaire général de la mairie) ;
  • Une collecte d’informations et de documents fondée sur des sources locales issues de fonds conservés au Creusot ou au niveau départemental, mais qui n’enferme pas dans un localisme strict. C’est un choix : utiliser les traces proches et montrer leur pouvoir de résonance avec le contexte général, les relations très étroites associant un lieu précis, Le Creusot, et les événements nationaux et internationaux ;
  • L’illustration du texte de Pierre Ferrier avec des documents originaux, souvent inédits et variés : photographies, cartes postales, archives de la police, archives de l’entreprise, témoignages, articles et notices de presse permettant de confirmer, compléter, infirmer les propos du secrétaire général : la technique des regards croisés et de la confrontation des points de vue a été poursuivie ;
  • Le parti pris de ne pas commenter, de ne pas interpréter : quelques notices informatives accompagnent ces documents mais il a semblé que la diversité des points de vue et des sources était le moyen de mettre en évidence l’ensemble des aspects de la mobilisation d’un centre industriel de l’arrière, de montrer à la fois que la vie continue de manière ordinaire et se déroule dans des conditions exceptionnelles. Certains points (la question des souffrances liées à la guerre, celle des réfugiés) ne manquent pas, malheureusement, de faire tristement écho avec l’actualité internationale cent ans après…

La version numérique n’est pas la reproduction de l’édition papier

et s’en distingue par l’apport de documents complémentaires différents et par l’approche thématique qui a été adoptée pour la présentation des documents mis en relation avec le texte.
Rédigée au fil de la guerre, la chronique de Pierre Ferrier livre une série d’informations qui suivent le déroulement du conflit et son évolution. Les lecteurs et lectrices découvrent Le Creusot en guerre entre le 2 août 1914 et le 11 novembre 1918. Il y a d’inévitables redites, en particulier pour tout ce qui concerne la situation alimentaire, la mobilisation de la main-d’œuvre, les commentaires patriotiques, les annonces de quêtes de solidarité, les appels à souscrire aux emprunts…

  • Une mise en écho du texte de Pierre Ferrier ordonnée selon quelques entrées :

- Une présentation qui apporte des informations sur Pierre Ferrier (en tant qu’auteur de ce rapport / journal / chronique), sur la ville du Creusot (si particulière, à partir de l’exceptionnel assemblage de dix clichés formant panoramique et daté de 1916), et sur la famille Schneider pendant le conflit (Eugène II, le grand marchand de canons et ses trois fils, engagés volontaires).

- Une deuxième partie fournit un ensemble de documents relatifs à l’évolution des productions et de l’entreprise Schneider au Creusot, des hôpitaux et questions de santé, de la main-d’œuvre, de la vie quotidienne et l'évocation des dissidences et indisciplines

  • Une recherche facilitée dans le document original.

Les pages ont été numérisées, transcrites et indexées donnant ainsi la possibilité de rechercher par mot libre, mots-clés matière, noms propres, noms d'organismes et noms de lieux. Une recherche chronologique est également rendue possible.

Le travail réalisé n’a aucune prétention à l’exhaustivité, tant les traces et documents abondent.

Ainsi, seul Le Progrès de Saône-et-Loire a-t-il été retenu comme publication journalistique source d’information pour Le Creusot et les grandes questions se rapportant au texte de Pierre Ferrier : le quotidien, consulté sur l’ensemble de la durée du conflit, fournit des articles fort intéressants sur l’effort de guerre local, la mobilisation des femmes, les conditions de travail, la place et le rôle du Creusot dans la mobilisation industrielle nationale… Les notices rangées sous la rubrique « Nouvelles du département » ont été fort précieuses en matière de consommation d’alcool, faits divers, accidents du travail…

Bien que largement explorées, les archives de l’Académie François Bourdon n’ont pas toutes été consultées et exploitées : le format de la présentation aurait alors sans doute découragé lecteurs et lectrices…

Autre limite à la présentation du Creusot pendant la Première Guerre mondiale de cette édition numérique : par l’état de la documentation et l’écrasante célébrité des usines Schneider, il s’agit en fait d’une évocation du Creusot des Schneider entre 1914 et 1918. Point de vue majeur mais laissant dans l’ombre artisans, commerçants, hommes et femmes hors du monde de la grande industrie.

 

Le sujet n’est donc pas épuisé par cette publication…

 

 

Michèle Badia, documentaliste

à l’Écomusée de la Communauté Creusot-Montceau (1978-2017)

et membre des Nouvelles Éditions du Creusot

Françoise Bouchet, agrégée d’histoire, missionnée au service éducatif

de l’Écomusée de la Communauté Creusot-Montceau (1990-2016)

Michel Bouillon, auteur d’ouvrages sur l’histoire du Creusot,

membre des Nouvelles Éditions du Creusot

 

Remerciements

À Madame Isabelle Vernus, directrice-conservatrice des Archives départementales de Saône-et-Loire

Les Archives départementales 71 se joignent à ces remerciements

À Monsieur Michel Prêtet, président de l’Académie François Bourdon (jusqu’en 2017)

À Madame Typhaine Le Foll, directrice-conservatrice de l’Écomusée de la Communauté Creusot-Montceau

À Monsieur Bernard Paulin, président des Nouvelles Éditions du Creusot

Pour le soutien et la contribution apportés à l’ensemble du projet Ferrier

 

À Madame Cécile Mariotte, attachée de conservation et à Monsieur Guillaume Tribout, adjoint du patrimoine aux Archives départementales de Saône-et-Loire 

À Monsieur François-Yves Julien, archiviste à l’Académie François-Bourdon

À Monsieur Roger Cabaton, bénévole chercheur à l’Académie François-Bourdon

À Madame Élodie Raingon, documentaliste à l’Écomusée de la Communauté Creusot-Montceau

À Madame Florence Amiel-Rochette, petite-fille de Louis Rochette pour la mise à disposition de ses archives familiales.

 

À toutes les personnes qui ont contribué à la mise en ligne de l’ensemble des documents

Pour tout leur travail, leur constante disponibilité face à nos sollicitations.

 

À la Mission du Centenaire qui a labellisé l’ensemble du projet ainsi valorisé dans le cadre des commémorations de la Première Guerre mondiale.