Contributions de particuliers à la mémoire de la Première Guerre mondiale
En novembre 2013, une soixantaine d’institutions patrimoniales, dont les Archives départementales de Saône-et-Loire ont participé à «La Grande Collecte» de documents personnels sur la Première Guerre mondiale, organisée à l’initiative des Archives de France, de la Bibliothèque nationale de France, de la Mission du centenaire et d'Europeana 1914-1918.
Cet appel, lancé au public afin de valoriser les archives privées de cette époque et de partager ce trésor de mémoire, notamment par une mise en ligne des documents prêtés ou donnés, a connu un vif succès. Que tous les participants soient ici vivement remerciés.
C'est le résultat de cette opération qui est présenté dans cette rubrique.
Une sélection de documents de chaque contributeur est également consultable sur le site www.europeana14-18.eu.
Nous vous invitons également à découvrir un autre exemple de partage et de valorisation de la mémoire locale sur la Première Guerre mondiale à travers l'initiative d'une publication et d'une transcription collaborative du carnet de guerre de Jean Marin, soldat de Saône-et-Loire.
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Michelez, Paul
Lettre de Paul Michelez à sa femme Geneviève, 1er janvier 1916.
Âgé de 35 ans lorsque' éclate la guerre, Paul Michelez fut appelé dans l’armée territoriale. En 1916, il participa notamment à l’organisation de cantonnements, à l’entretien de routes et à des travaux de défense dans le secteur de Verdun. Pendant toute la guerre, Paul Michelez écrivit très régulièrement à sa femme adorée, Geneviève, née Recipon, et à plus rares occasions directement à ses enfants. Partiellement transcrits par ses descendants, ses écrits de l’année 1916 révèlent son fort attachement à son épouse mais aussi combien la guerre a fait de lui un autre homme. Il écrit notamment être devenu « un rouage aveugle et inconscient de la formidable machine », s’étonne de son insensibilité nouvelle et désormais totale face à la mort et interprète la guerre comme une occasion unique de vengeance contre les boches auxquels il reconnaît toutefois une grande vaillance.
Michelez, Paul
Délibération de la Chambre des notaires de Paris du 4 mai 1916 témoignant de félicitations à Paul MICHELEZ.
Cartillier, Alphonse Maurice
Brevet délivré en 1927 à Alphonse Maurice Cartillier, soldat de deuxième classe du groupe Ballu de la section auto française rattachée à l'armée serbe lui accordant la médaille d'argent par décret du 22 juillet 1919, d'Alexandre 1er, fils de Pierre 1er, roi des Serbes, Croates et Slovènes.
Alphonse Cartillier, arrière-grand-père paternel de Pierre-Yves Cartillier, est né à Monsols (Rhône) le 9 juin 1885. Il était serrurier ferronnier à Quincié (Rhône) dans le Beaujolais. Le frère du contributeur a connu son arrière-grand-père mais ce dernier jusqu’à son décès en 1965 n’a jamais évoqué son vécu pendant la première guerre mondiale. Le contributeur constate que la transmission de la mémoire de la première guerre mondiale ne s’est jamais faite au sein de sa famille et c’est grâce aux quelques documents en sa possession qu’il a pu avoir des renseignements sur son aïeul et notamment sur sa participation à la campagne d’Orient, des citations et des diplômes écrits en serbe et en alphabet cyrillique l’attestent.
Pierre-Yves Cartillier a également contribué à la Grande Collecte pour son arrière-grand-père Petrus Duthel : cf. FRAD071-045 Petrus Duthel, mort aux Eparges.
Cartillier, Alphonse Maurice
Alphonse Maurice Cartillier, fusilier de la 25e compagnie reçoit une citation à l'ordre de la 113e brigade d'Infanterie. Le motif invoqué : "fusilier mitrailleur au combat du 16 mars 1917 a été un bel exemple de courage et de dévouement". Extrait d'une autre citation à l'ordre du 260e régiment d'infanterie "soldat très brave et dévoué, s'est offert pour porter un ordre sous une grêle de balles, en montrant un mépris absolu du danger". Brevet de la médaille militaire délivré par décret du 22 juillet 1964 avec rang du 31 décembre 1963. Diplôme délivré le 29 juin 1929 par la Fédération Nationale des Associations d'Anciens Combattants d'Orient autorisant Alphonse Cartillier à porter la médaille commémorative d'Orient. Deux croissants de lune avec étoile encadrent le nom de la fédération, ils symbolisent l'Empire Ottoman.
Cartillier, Alphonse Maurice
Document écrit en cyrillique daté de 1930. Au centre, en haut on voit les armoiries de la Serbie, il a été délivré à Alphonse Claude Marie CARTILLIER, 2e classe 1905. Recrutement de Lyon.
Cartillier, Alphonse Maurice
Document en cyrillique délivré le 15 octobre 1938 à Alphonse Claude Marie CARTILLIER, ancien soldat de l'armée d'Orient. Il s'agit probablement d'une distinction suivie du mot "d'or".
Cartillier, Alphonse Maurice
Portrait d'Alphonse Cartillier en tenue militaire de parade. Photographie prise dans le studio de Georges Pargon à Langres (Haute-Marne).
Cartillier, Alphonse Maurice
Fascicule de mobilisation d'Alphonse Claude Marie Cartillier comportant 26 pages. Le 19 novembre 1917, il est affecté à la section T. M. 535 du 15e escadron du train des équipages militaires. Lorsqu'il est appelé, il est serrurier et réside à Montmerle (Ain). En 1914, il se bat en Allemagne, en Autriche-Hongrie, en 1915, il est envoyé en Orient. Ce livret contient de nombreuses indications, on apprend qu'il a le certificat d'étude, qu'il est très bon tireur, qu'il accompli une période d'exercices dans le 35e régiment d'infanterie.
Duthel, Pétrus
Récit de Pierre-Yves Cartillier sur son arrière-grand-père. Petrus Duthel est né en 1880, il tenait un café et greffait les vignes à Quincié (Rhône) dans le Beaujolais. Il a trente-quatre ans quand il est mobilisé. Il correspond avec sa femme et pilote à distance les affaires familiales. Le 4 avril 1915, il lui écrit : « Ma chère petite femme, J’ai resté quelques jours sans te donner de mes nouvelles, car il mettait pas bien possible, je viens de passé 4 jours à côté des boches et je te promets que ça ne rigole pas…On est dans la terre mais les marmites nous trouvent bien et démolissent tout. Les bonhommes volent en l’air, on en voit des morceaux à la cime des arbres, d’autres enfouis dans la terre sans savoir où et quelques jours plus tard un autre obus le déterre et le ramène sur le sol c’est affreux, moi je me suis trouvé enseveli le 2 mais pas profond, je me suis retiré sans une égratignure ». Au moment où il écrit, il se trouve dans une cave, à deux kilomètres du front mais n'est pas en sécurité car les obus parviennent parfois jusqu'à son abri. Il meurt le lendemain sur le champ de bataille des Eparges, le même que celui décrit par Maurice Genevoix dans « Ceux de 14 ». Le corps de Petrus Duthel n’a jamais été retrouvé. La famille dispose juste du témoignage d’un ami sur les circonstances de sa mort. Elle a fait une demande de recherche, mais l’emplacement transmis par les autorités ne parait pas fiable. Sa femme ne s’est pas remariée et sa fille ne l’a jamais connu. Cette mort sans sépulture reste un traumatisme dans l’histoire familiale. Le contributeur a entendu parler de Petrus Duthel par son grand-père et dans les années 1980, il s’est rendu aux Eparges sur la tombe présumée de son arrière-grand-père avec son frère. Puis vers 2005, il y retourne seul. Il souhaite rendre hommage à cet homme en transmettant ses lettres et désire les faire lire par les enfants de l’école des Ardillats en 2015.
Pierre-Yves Cartillier a également contribué à la Grande Collecte pour son arrière-grand-père paternel Alphonse Cartillier : Cf. FRAD071-176 Alphonse Cartillier de Quincié distingué par sa Majesté Pierre Ier, roi des Serbes, Croates et Slovènes.
Duthel, Pétrus / Marin, Joanny
Lettre d'un camarade, Joanny Marin en date du 16 avril 1915 sur les circonstances de la mort de Petrus Duthel. Il écrit de l'hôpital de Liffol-le-Grand, il a été blessé à la bataille des Eparges le 6 avril, son ami Petrus est probablement "tombé" le 5, au soir au cours de la même bataille.
Duthel, Pétrus
Dernière photographie de Petrus Duthel avant sa mort en avril 1915. Groupe de sept soldats disposés sur deux rangées. Au premier rang, 4 hommes posent debout, les deux qui sont placés aux extrémités tiennent une bayonnette. Devant eux, ils ont disposés des fusils sous forme de pyramide, les crosses au sol, les canons dirigés vers le ciel. Les soldats positionnés sur la deuxième rangée en retrait, sont sur une bordure, surplombant ainsi leurs camarades. Ils portent tous capotes et calots. A leurs pieds ils ont disposé, adossé à un paquetage, un écriteau sur lequel on peut lire "Campagne 1914-1915". Petrus DUTHEL figure sur la photographie, son visage a été encadré en bleu. Au dos de la photographie figure cette inscription " Dernière image avant les Eparges 1915".
Duthel, Pétrus
Diplôme de Maître-greffeur décerné par la Chaire d'agriculture du Rhône à Pétrus Duthel le premier juin 1896. Ce dernier a suivi régulièrement les cours dispensés par l'école de greffage de Beaujeu. Il est jugé apte à greffer la vigne après avoir réussi les épreuves de l'examen. Petrus Duthel,né en 1880, a tenu un café et greffait les vignes à Quincié (Rhône) dans le Beaujolais.
Duthel, Pétrus
Document à en-tête du 6e corps d'armée, service Renseignements aux familles, place de Verdun. Le 20 avril 1923, Antoine Duthel est informé que le corps de Pétrus Duthel, précédemment inhumé au cimetière militaire de Luzy sans avoir été identifié (mention inconnu), a été transféré au cimetière français de Luzy-Meuse le 23 décembre 1920 après identification par le service des Successions militaires. Sa tombe est la n° 69. A noter, la famille Duthel dispose juste du témoignage d’un ami sur les circonstances de la mort de Pétrus. Elle a fait une demande de recherche, mais l’emplacement transmis par les autorités ne parait pas fiable.
Duthel, Pétrus
Lettre de Pétrus Duthel à son épouse en date du 18 septembre 1914. Il s'étonne de ne pas avoir reçu de ses nouvelles alors qu'il en a de ses sœurs Marie et Irène. Il se veut rassurant, raconte qu'il se prépare à manger un poulet qu'il fait cuire. Il correspond avec ses proches, les échanges sont nombreux, il termine sa lettre en embrassant son épouse ainsi que sa petite fille. Cette dernière, trop jeune ne le connaîtra qu'au travers de ses lettres.
Duthel, Pétrus
Petrus Duthel écrit à son épouse le 14 septembre 1914 de Sevenans. Il n'a pas reçu de nouvelles de sa famille depuis le 28 août et s'en étonne. Il suppose que le courrier s'est perdu et souhaite avant tout rassurer son épouse sur sa santé, malgré la pluie incessante il va bien. Il garde les vaches en compagnie d'un dénommé Claudius, qui lui, commence à se plaindre du froid, leurs principales tâches consistent à soigner et fournir la paille aux bêtes. Pour réconforter son compagnon, Pétrus lui offre "une gamelle de café au lait". Pétrus pense beaucoup à son épouse ainsi qu'à sa petite fille, cette séparation est plus douloureuse que les conditions de vie.
Duthel, Pétrus
Le 23 septembre 1914, Pétrus annonce qu'il à quitté Sévenans avant hier pour mener du bétail à Héricourt. Il pansent 40 vaches dans une écurie avec le dénommé Claudius. Il attend la relève et pense aller par la suite à Belfort. Pétrus se veut toujours rassurant et répète qu'il est en bonne santé, ce qui l'inquiète le plus, c'est de ne pas savoir où on l'enverra.
Duthel, Pétrus
Petrus Duthel écrit le 5 septembre de Sévenant à son épouse. Il la rassure. Il est cuisinier pour les bergers, loin du danger et cherche à la tranquiliser le plus possible. Il informe son épouse qu'un dénommé Antoine n'est plus avec lui mais est parti rejoindre le 171e régiment à Belfort, d'où il lui a envoyé une carte.
Duthel, Pétrus
Le 9 septembre 1914, Pétrus Duthel écrit à son épouse de Sévenans où il continue de garder les bestiaux. Il a changé d'escouade, est toujours cuisinier, tout est calme, il se veut rassurant en disant qu'il a du mal à croire que c'est la guerre. Il pense que dans le Beaujolais, là où il réside habituellement, on se prépare aux vendanges. Il espère que le vin produit servira à arroser "cette campagne". Il achève sa lettre en embrassant son épouse ainsi que sa petite fille qu'il imagine changée depuis son départ.
Duthel, Pétrus
Lettre du 6 août 1914 de Petrus Duthel à son épouse. Il donne une description de Belfort et ses alentours, totalement envahis par les soldats français. Il se veut rassurant, il lui explique qu'ils occupent une usine, qu'ils sont au sec, bénéficient de l'électricité. Il voit passer de temps à autre des monoplanes, les attaques sont peu fréquentes, il ne risque absolument rien, lui et ses compagnons sont en bonne santé, il emprunte même la plaisanterie en disant qu'il leur manquerait "un bon Pernod à midi". Il parle de ses parents, et demande à son épouse qu'elle les réconforte. Pour finir, il utilise un jeu de mot "ton époux-ventable", il cherche à relativiser la situation.
Duthel, Pétrus
Lettre de Pétrus Duthel adressée à son épouse en date du 17 août 1914. Il lui raconte son quotidien à Valdoie, il la rassure, avoue s'être fait porter malade pour éviter de se faire mouiller en allant faire des corvées. Le ravitaillement en vivres se fait bien, régulièrement et rapidement, seule la qualité fait défaut. Il est chargé de surveiller un train transportant des vivres et des munitions en gare de Chèvremont (Territoire-de-Belfort). Il tient à remercier ses voisins qui soutiennent et aident son épouse restée seule avec sa petite fille. Il est soulagé par tant de solidarité.
Duthel, Pétrus
Il correspond avec sa femme le 2 septembre 1914, faisant réponse à une lettre envoyée le 28 août dans laquelle elle se plaignait au sujet de sa "lessive". Ironiquement, il lui dit qu'il est aussi confronté à ce même problème et s'en tire honorablement "j'ai la mienne avant hier et que j'ai bien réussi le soir même tout était repassé et rangé en place". Il pilote par correspondance les affaires familiales, s'inquiète des pièces de vignes. Il utilise l'humour, ainsi après avoir expliqué qu'un des bergers a attrapé un lièvre qu'ils vont cuisiner, il déclare "quoique mobilisés, on trouve le moyen de faire l'ouverture de la chasse". Il explique à son épouse que le fils d'un de leurs voisins s'occupait des vaches qu'il garde à présent, il donne des nouvelles d'un dénommé Antoine qui est parti rejoindre le 7e bataillon puis conclut sa lettre en expliquant à son épouse comment fonctionne le courrier. Alors qu'il récupère ses lettres lors de la distribution, il dépose celles qu'il a écrites durant la journée.
Duthel, Pétrus
Lettre de Pétrus Duthel du 28 septembre 1914 à son épouse. Il se plaint de ne pas avoir assez de nouvelles et de détails, il aimerait recevoir quotidiennement des lettres tant le temps lui semble long. Il essaye de l'excuser en disant que peut-être ses lettres se sont perdues, la distribution du courrier n'étant pas parfaite. Il a quitté Sévenans pour Héricourt où il s'occupent de 44 vaches. Ironiquement il dit qu'il est plus à l'abri que face à l'ennemi qu'il surnomme "les Alboches". Le seul risque étant : "des coups de pieds et de cornes". Il demande l'envoi d'argent par lettre recommandée ou mandat et préfère que cela se fasse alors qu'il est encore à Héricourt car s'il change de compagnie et donc d'endroit, la distribution du courrier mettra beaucoup plus de temps. L'échange de correspondance est soutenu, il a des nouvelles d'amis, de voisins. Avec humour il dit envier un dénommé Claude Deschamps qui doit être prêt des siens, à "garder les femmes" alors que lui "garde les vaches". Pour terminer, il demande à son épouse de l'informer des blessés et morts qu'elle connaît, le ton léger a disparu, il évoque sa fille qu'il ne voit pas grandir et les embrasse.
Duthel, Pétrus
Lettre du 26 septembre 1914 de Pétrus Duthel à son épouse. Les deux amis avec qui il gardait les vaches jusqu'à présent ont quitté Héricourt. Il continue son activité avec deux nouveaux compagnons, dont un qui est originaire du Beaujolais. Il voit partir des hommes pour Belfort mais n'a pas d'autres informations. Faute de courrier, il suppose que son ami Antoine est au front d'ou l'expression "voir les Prussiens". Il se plaint de ne pas recevoir assez de nouvelles, espère que son épouse n'est ni malade, ni dépassée par les vendanges. Il essaye de relativiser ce manque de nouvelles mais les lettres sont à ses yeux très précieuses, d'ailleurs il a fait des remontrances à un jeune soldat qui n'avait pas donné de nouvelles à ses parents. Il ne se lamente pas sur son sort, il a certes beaucoup de travail, mais ses conditions de vie sont moins pénibles que s'il était au front, la venue de son épouse à Héricourt serait même possible. Pour terminer il lui demande d'envoyer de l'argent, expliquant comment procéder. Il n'en a pas vraiment besoin mais craint d'être déplacé. En cas de changement d'adresse le courrier met beaucoup plus de temps à parvenir.
Duthel, Pétrus
Pétrus Duthel écrit à son épouse le 11 octobre 1914. Il est à Belfort, a quitté Héricourt le matin même. Il avait émis l'idée qu'elle vienne le rejoindre dans un courrier précédent, mais à présent, il est inutile d'y songer, elle ne pourrait pas aller plus loin que la gare. Ayant changé de compagnie et de lieu, il lui fournit sa nouvelle adresse, lui donne des informations sur ses nouveaux camarades. Il projette d'aller voir un dénommé Briday qui est marchand de vin et avec qui il était en relation avant guerre. A Belfort, il peut se déplacer librement de 17 à 20 heures. Il souhaite qu'elle lui fasse parvenir assez rapidement des chaussettes de "bonne qualité" car craint de partir assez rapidement en campagne. S'il vient à quitter Belfort, l'envoi risque de se perdre, il n'a plus qu'une paire de chaussettes. Pour signer sa lettre, il emploie un jeu de mot ton "époux-ventable", il utilise l'humour afin de rendre moins sérieuse cette lettre qui annonce qu'à tout moment il peut partir au front.