Contributions de particuliers à la mémoire de la Première Guerre mondiale
En novembre 2013, une soixantaine d’institutions patrimoniales, dont les Archives départementales de Saône-et-Loire ont participé à «La Grande Collecte» de documents personnels sur la Première Guerre mondiale, organisée à l’initiative des Archives de France, de la Bibliothèque nationale de France, de la Mission du centenaire et d'Europeana 1914-1918.
Cet appel, lancé au public afin de valoriser les archives privées de cette époque et de partager ce trésor de mémoire, notamment par une mise en ligne des documents prêtés ou donnés, a connu un vif succès. Que tous les participants soient ici vivement remerciés.
C'est le résultat de cette opération qui est présenté dans cette rubrique.
Une sélection de documents de chaque contributeur est également consultable sur le site www.europeana14-18.eu.
Nous vous invitons également à découvrir un autre exemple de partage et de valorisation de la mémoire locale sur la Première Guerre mondiale à travers l'initiative d'une publication et d'une transcription collaborative du carnet de guerre de Jean Marin, soldat de Saône-et-Loire.
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Depardon, Louis
Lettre du 25 août 1914 d'un soldat anonyme à ses parents signalant qu'il à vu Louis Depardon à son arrivée à Albertville, qu'il l'a retrouvé dans l'Est en Alsace, et qu'il marche avec lui depuis deux, trois jours.
Thomas, Jean-Louis
Récit de Marc Emorine sur Jean-Louis Thomas, cousin germain de sa grand-mère, né à Verosvres (Saône-et-Loire) le 16 mars 1887. Fils de paysans charolais, Jean-Louis Thomas est séminariste quand la mobilisation générale est décrétée, le 1er août 1914. De la classe 1907, matricule 824 du bureau de Mâcon, il rejoint le 334e RI avec lequel il prend part à la bataille de la Haute-Meurthe. Son unité passe ensuite en Alsace. Elle y restera jusqu’en mars 1917, d’abord dans le secteur de la Schlucht, puis à l’Hartmannswillerkopf (Vieil Armand), à la cote 425 et dans le Sundgau enfin, tout près du kilomètre 0 du front. La guerre de Jean-Louis Thomas se continue au Chemin des Dames, où il est blessé. Ordonné prêtre en janvier 1918, il est versé au 21e bataillon de marche d’infanterie coloniale qui débarque avec le corps expéditionnaire allié à Mourmansk (à partir de la p.48/64), dans le Nord de la Russie, pour lutter contre les bolchevicks jusqu’en juin 1919, et est démobilisé en août.
Il rédige des carnets sur sa vie au front qui sont édités en décembre 2014 sous le titre Carnets d’un prêtre-soldat édités chez Bernard Giovanangeli. « Ils attestent de cet itinéraire personnel et collectif. Ecrits au jour le jour, ils forment un récit des opérations émaillé des réflexions d’un homme de Dieu confronté à l’horreur des combats. Si le témoin a le sens de l’observation, il est aussi un esprit lucide. Son journal inédit, d’une grande richesse documentaire, constitue un apport à la connaissance de la Grande Guerre ». Il en fera une transcription vers 1925 car ses carnets sont en mauvais état. Il meurt en 1975. Marc Emorine a tenu à transmettre ces Carnets extraordinaires. Cultivateur et forestier, il a eu à coeur dès sa retraite de voir publiés les carnets du « cousin Thomas » et a fourni pour cela un important travail de recherche.
Chatel, Louis André Maurice
La première photographie représente Louis Chatel dans un atelier de la fabrique d'obus pendant son service militaire (sans date : 1917). La deuxième photographie représente Louis Chatel portant un masque à gaz (sans date). La troisième photographie représente Louis CHATEL en permission (probablement à Paris près du jardin du Luxembourg, en 1917, pour une permission de 7 jours).
Cadot, Claude Maxime
Histoire de cuillère. Quand on a tiré sur Claude Maxime Cadot le 2 août 1917 au Chemin des Dames, sa cuillère était dans sa musette, et la balle a ricoché dessus (l'impact est visible). Elle l’a protégé et lui a sans doute sauvé la vie.
Ce même jour, le soldat Noël Charlot (originaire du Jura) a transporté Claude Cadot sur son dos pour l'aider. Ils sont restés amis toute leur vie. Aujourd’hui encore, l’amitié perdure entre les petits enfants et les retrouvailles sont l’occasion de reparler des grands-parents.
Cadot, Claude Maxime
Carte postale intitulée « Campagne 1914 – Bataille de la Marne un bivouac à Chaintrix » : c’est Léontine, la femme de Maxime qui écrit cette carte en lui envoyant des habits, la photographie de leur fille de 2 ans (dont l'anniversaire était la veille)et en demandant de lui écrire plus souvent. Elle est datée du 5 octobre 1914.
Cadot, Claude Maxime
Carte postale représentant un champ de choux avec des bébés de soldats « graines de poilus », cette carte est envoyée par Maxime CADOT indiquant « y a-t-il beaucoup de choux à Saugy cette année ? ». Saugy est un hameau dela commune de Baudrières. En fait, Maxime aura une seule fille Blanche, née en 1912.
Gaillard, Benoît
Photographie de Benoît et Louis GAILLARD en uniformes du 134e RI (doc. 1). Lettre du 6 mars 1915, Benoît GAILLARD évoque une visite aux blessés, dont un homme dont on avait coupé la jambe ; il se dit émerveillé par son courage et sa bonne humeur (doc. 2 et 3).
Lettre du 18 mai 1915, dans cette lettre, Benoît GAILLARD évoque la prison militaire, où des prêtres-soldats ont été punis pour des broutilles ; il juge que la discipline "est une bonne chose, mais quand elle est assurée par des chefs ou des sous-chefs idiots ou voulant faire du service, pour ne pas partir au front, elle est moins louable" (doc. 4 et 5).
Gaillard, Benoît
Ensemble de correspondance de Benoît GAILLARD, né le 24 mars 1886 à Saint-Laurent-en-Brionnais (Saône-et-Loire), une région à forte tradition catholique. En 1905, alors élève ecclésiastique à Autun, il s'est engagé volontaire pour le 134e régiment d'infanterie et est entré dans la réserve active en 1908. En août 1914, il est rappelé à l'activité et affecté à la 8e section d’infirmerie à l'hôpital de Dijon où il est resté un mois avant de partir pour le front. Infirmier militaire, brancardier, l'abbé GAILLARD transportait les blessés du front jusqu'à l'infirmerie ou à l'hôpital ("On s'imagine que nous faisons de l'héroïsme tous les jours... Il s'en faut", écrit-il le 27 février 1915). Il exerçait aussi des fonctions religieuses : il lisait la Lettre pastorale à la troupe, disait les messes. Tout au long de la guerre, Benoît GAILLARD a écrit 1005 lettres à ses parents, en prenant le soin de numéroter ses envois à partir de septembre 1914. Il y évoque les soins donnés aux blessés, leur moral et leur attitude vis-à-vis de la religion (lettre n°132). Il visite également des prisonniers, parmi lesquels des prêtres punis pour des broutilles (lettre n°203) ; à cette occasion, il porte un jugement sans concession sur les limites de la discipline militaire. Au fil de ses courriers, il donne et prend des nouvelles des ecclésiastiques et des civils (enfants du patronage, etc.) de sa connaissance. Benoît GAILLARD est resté au front jusqu’à l'armistice, les dernières lettres sont écrites lors de son retour. Après la guerre, il a été nommé curé à Autun et dans la région (Change, Créot). Il est décédé de la grippe en 1933, à l'âge de 47 ans.
Petit, Pierre
Récit de Monsieur Michel Genelot sur son grand-père maternel Pierre Petit. Pierre Petit était meunier, propriétaire du moulin d’Hauterive à Saint-Gervais-en-Vallière (limite de la Côte-d’Or). Il avait 3 filles nées en 1911, 1912 et 1916. Il fut affecté au régiment d’infanterie à Auxonne. Il est décédé sur le front le 18 octobre 1915 sur la butte Tahure, dans la Marne. Sa veuve a continué de s’occuper du moulin jusqu’en 1922 avec ses 3 enfants puis elle a ouvert une épicerie à Saint-Loup-de-la-Salle (canton de Verdun-sur-le-Doubs). Historique du 10e régiment d’infanterie auquel appartenait Pierre Petit, Chapitre V décrivant la bataille en Champagne durant laquelle Pierre fut tué. Document imprimé qui fut envoyé après la guerre à destination des soldats du 10e ou à leurs veuves.
Petit, Pierre
Pierre Petit est décédé sur le front le 18 octobre 1915 sur la butte Tahure, dans la Marne. Lettre du sergent Ducordeau datant du 24 octobre 1915 écrivant au frère (s’appelant Frederic) de Pierre Petit pour lui expliquer les circonstances de la mort de ce dernier et de lui rendre hommage car ils étaient très proches.
Petit, Pierre
Lettre de Frédéric, frère de Pierre à sa belle-sœur datant du 28 octobre 1915 dans laquelle il explique les circonstances au cours desquelles Pierre trouva la mort. Suite à l'explosion d'un obus, Pierre a été enterré vivant dans l'abri où il se trouvait. Il l'informe que son corps a été inhumé au lieu-dit Bois des Caméléons. Sa veuve a continué de s’occuper du moulin jusqu’en 1922 avec ses 3 enfants puis elle a ouvert une épicerie à Saint-Loup-de-la-Salle (canton de Verdun-sur-le-Doubs).
Petit, Pierre
Lettre de Frédéric Petit, frère de Pierre à sa belle-sœur datant du 19 novembre 1914. Informé que ce dernier est parti au front, il lui donne quelques informations sur le le lieu où il doit se trouver puisqu'il s'y trouve également. Pierre appartient au 10e régiment, régiment qui sert de soutien à l'artillerie dans la Meuse, Frédéric, s'en réjouit car il va probablement pouvoir le voir. Il dit ne pas souffrir de la pluie mais du froid, il écrit sur une carte officielle, réservée pour la réponse des militaires.
Petit, Pierre
Carte de Marthe Génelot datant du 30 décembre adressée à son père. Elle lui souhaite la bonne année et regrette de ne pouvoir le voir et lui dire de vive voix, elle souffre de l'absence de son père et espère que la guerre finira vite. L'écriture est peu lisible car recouverte de traits de crayon. Au verso on voit une petite fille en bas à droite portant le costume traditionnel alsacien, la partie haute représente une scène du front. Les deux parties sont séparées par cette légende "Honneur et gloire à nos libérateurs". Des éléments de cette carte postale en noir et blanc sont mis en valeur car sont en bleu.
Petit, Pierre
Carte postale satirique. Caricature de Guillaume II, portant un casque surmonté d'un vautour. Guillaume II est présenté comme le principal responsable de la la guerre dès le début des hostilités. La légende "La mort du vautour" annonce la défaite de l'Allemagne. Guillaume II est entouré de trois personnages (représentation de la Triple Entente). Une femme, placée juste derrière lui symbolisant la République, deux militaires représentant les alliés de la France. Au verso, une lettre manuscrite de 24 février 1915, annonçant l'envoi d'un colis de madeleines.
Petit, Pierre
Carte postale à trois drapeaux envoyée de Seboncourt en franchise militaire par Pierre à sa femme en date du 30 décembre 1914. Pierre ne se plaint pas, il rassure sa femme en disant qu'il a de bons camarades et explique qu'il a bien envoyé des lettres mais que la poste ne parvient pas a assurer une bonne transmission des courriers des soldats à leurs familles. Il explique aussi que les indications qu'il a pu mettre sur ses lettres ne sont pas très "avantageuses" mais bien réelles. Il l'informe qu'il a bien reçu l'argent envoyé par sa mère, lui souhaite une bonne année et embrasse ses filles. Il termine sa lettre sur une note d'espérance "reprendre notre charmante petite vie dans laquelle nous étions si heureux". On perçoit une pointe de nostalgie.
Petit, Pierre
Pierre Petit envoie le 20 novembre 1915 une photographie sur laquelle il pose au côté d'un autre soldat. Au verso, il donne de ses nouvelles, parle de son quotidien.
Petit, Pierre
Carte postale avec pour légende "Souvenir de Verdun-sur-le-Doubs". Editeur Roussotte . Présentation en noir et blanc de cinq vues dont l'allée des Soupirs, le pont National, une vue générale, le pont de Bragny. Au verso, on peut lire "Verdun, le 17 juin 1918", le prénom "Marthe" qui est le prénom d'une des filles de Pierre Petit. Le reste du texte est illisible car noirci.
Petit, Pierre
Photographie des Ateliers Modernes Bertrand de Dijon. Portrait en buste d'un soldat du 27e régiment. Il est installé de face, les bras reposant sur un accoudoir, on distingue bien ses épaulettes.
Petit, Pierre
Le 29 juillet 1915, Pierre Petit écrit à Marie. Dans les tranchées, en première ligne, il attend avec impatience de passer en seconde ligne, mais s'il déclare qu'il va bien, les propos qu'il tient ensuite montre à quel point il est amer : "réellement ce n'est pas la peine de faire des garçons pour les envoyer à la boucherie" ou encore "il faudrait bien être bête car réellement la misère sera bien assez grande sans faire mettre des enfants au monde qui la plupart n'auront plus de père". Ceci laisse paraître la désillusion et montre à quel point il condamne la guerre, synonyme de boucherie.
Touzot, Victor
Photographie de Victor Touzot présenté sur un chevalet réalisé à partir de balle. La famille Touzot est originaire d’Etrigny (Saône-et-Loire). Quatre garçons ont participé à la Grande guerre dont Victor, né le 15 avril 1885. Il a été incorporé au 16ème régiment de chasseurs. Il s'est marié le 3 mai 1911 à Nanton (Saône-et-Loire) et est décédé dans cette même commune le 24 avril 1950.
Touzot, Félix
Médaille de Verdun de Félix Touzot.La famille Touzot est originaire d’Etrigny (Saône-et-Loire). Quatre garçons ont participé à la Grande guerre dont Félix, né le 23 juin 1881 et tombé à l'ennemi le 28 mai 1918 à Arcis-le-Ponsard (Marne). Il s'est marié en 1909 à Marie-Louise Guyonnet dont il a eu deux enfants, Félix et Marie. Durant sa mobilisation, Félix Touzot écrivait à sa famille. En 2008, soit 90 ans après le décès de Félix, Bernard Touzot, son petit-neveu, a fait une demande auprès du ministère de la Guerre pour que lui soit décernée la médaille de Verdun à titre posthume. Félix Touzot est désormais inscrit sur le livre d'or des soldats de Verdun.
Pain, Pierre
Lettre de sa mère inquiète de ne pas avoir de nouvelles depuis 20 jours, 24 juin 1916. L’enveloppe de cette lettre porte la mention « Décédé, famille avisée ».