L'âge industriel en Saône-et-Loire

La révolution industrielle connaît ses premiers balbutiements en Angleterre au XVIIIe siècle avec la mise au point de plusieurs innovations techniques dans le domaine textile (navette volante) et dans le domaine métallurgique (charbon au coke). Mais, c’est en 1769 que la mise au point de la machine à vapeur par James Watt, dans le sillage des premières découvertes de Papin, Savery et Newcomen, déclenche une forte industrialisation dans les domaines des mines, de la métallurgie, du textile, et des transports. Cet avènement du machinisme se diffuse dans tout le Royaume-Uni, puis en Europe occidentale.

Mais en France, et tout particulièrement en Saône-et-Loire, département rural, les changements sont lents. L’essor industriel n’est possible que grâce aux progrès agricoles. Quelques notables, passionnés d’agronomie, vont fonder des sociétés d’agriculture, publier des revues agricoles, ouvrir des fermes-écoles pour diffuser de nouvelles méthodes agraires qui augmentent les rendements et permettent de nourrir une population plus nombreuse. Cette main d’oeuvre disponible va permettre le décollage industriel, notamment dans les régions minéralières. C’est en 1782 que l’aventure industrielle commence en Saône-et- Loire avec la construction d’une fonderie royale au Creusot par De Wendel et Wilkinson. Elle devient une des usines les plus importantes d’Europe, d’où sort, en 1785, une des premières coulées de fonte au coke.

En 1825, trente machines à vapeur sont recensées dans le département dans les mines, la métallurgie, la navigation fluviale et la meunerie. Trois entreprises installées au Creusot, à Mâcon et à Neuvy-Grandchamp produisent ces nouveaux moteurs à vapeur, dont l’emploi ne cesse de s’étendre à de nouveaux domaines.

En même temps, les transports connaissent d’importants changements. La navigation à vapeur prospère rapidement, mais l’avènement du rail bouleverse le secteur. En 1835, la ligne Épinac-canal de Bourgogne est mise en service et la section Dijon-Lyon de l’axe PLM est achevée en 1854.

L’âge industriel redessine les paysages par la création de centres de production et bouleverse la sociologie de la population avec le triomphe d’une bourgeoisie industrielle et la naissance d’un monde ouvrier, dont les relations se caractérisent, en Saône-et-Loire, par un paternalisme très développé.

 

Présentation détaillée des documents

 

Bibliographie :

ASSELAIN Jean-Charles, Histoire économique de la France du XVIIIe à nos jours, tome 1 : De l’Ancien Régime à la Première Guerre mondiale, Paris, Seuil, 1984.

CHARLE Christophe, Histoire sociale de la France au XIXe siècle, Seuil, Points Histoire, 1991.

LEVEQUE Pierre, La Bourgogne de la monarchie de Juillet au Second Empire, thèse, Université de Lille III, 1980.

NOIRIEL Gérard, Les ouvriers dans la société française XIXe – XXe siècles, Seuil, Points Histoire, 1986.

PASSAQUI Jean-Philippe, La stratégie des Schneider du marché à la firme intégrée, 1836-1914, Rennes, PUF, 2006.

RIOUX Jean-Pierre, La Révolution industrielle 1770 – 1880, Seuil, Points Histoire, réed. 1999.

VERLEY Patrick, La révolution industrielle, Gallimard, folio histoire, 1997.

WORONOFF Denis, Histoire de l’industrie en France, Paris, Seuil, 1994.

Sitographie :

- Site des Archives de Saône-et-Loire, panorama photographique du Creusot en 1916.

- Présentation des sites de la communauté urbaine Le Creusot-Montceau.

- Site du Ministère de la Culture pour consulter l’inventaire du patrimoine industriel de la Communauté urbaine Le Creusot-Montceau avec le moteur de recherche Collections sur mesure.

- Site de Patrick Martin sur les mines de La Chapelle-sous-Dun.

- Numérisation d’un article de A. Chermette sur le manganèse à Romanèche-Thorins sur le site Persée.

- Présentation de l’industrie textile à Chauffailles sur le site du pays Charolais-Brionnais.

- Site de M. Bordelais sur l’usine céramique de Palinges.