Contributions de particuliers à la mémoire de la Première Guerre mondiale

En novembre 2013, une soixantaine d’institutions patrimoniales, dont les Archives départementales de Saône-et-Loire ont participé à «La Grande Collecte» de documents personnels sur la Première Guerre mondiale, organisée à l’initiative des Archives de France, de la Bibliothèque nationale de France, de la Mission du centenaire et d'Europeana 1914-1918.

Cet appel, lancé au public afin de valoriser les archives privées de cette époque et de partager ce trésor de mémoire, notamment par une mise en ligne des documents prêtés ou donnés, a connu un vif succès. Que tous les participants soient ici vivement remerciés.
C'est le résultat de cette opération qui est présenté dans cette rubrique.

Une sélection de documents de chaque contributeur est également consultable sur le site www.europeana14-18.eu

Nous vous invitons également à découvrir un autre exemple de partage et de valorisation de la mémoire locale sur la Première Guerre mondiale à travers l'initiative d'une publication et d'une transcription collaborative du carnet de guerre de Jean Marin, soldat de Saône-et-Loire. 
 

Résultats 1551 à 1559 sur 1559 :   <<<495051525354555657585960616263  

1559 résultats - Nombre de résultats par page :

Gressard, François

Photographie annotée : "5 juin 1917." Dimensions : 5,2cm x 5,7cm. François Gressard pose pour la photographie entouré de deux amis soldats.

Gressard, François

Photographie annotée : "18 mai 1917. Le jour de mon retour de permission." Dimensions : 8,4cm x 5,8cm. Groupe de 7 soldats souriants. L'un d'eux fait semblant de s'installer à califourchon sur les épaules de François Gressard assis par terre.

Gressard, François

Masques à gaz. Dimensions : 5,2cm x 8cm. Deux soldats posent debout munis de masques à gaz. Ces modèles de protections sont équipés de cartouches filtrantes.


Gressard, François

Photographies sans annotation. Scènes de vie dans les tranchées, ruines, déplacement sous la neige. Instants de détente : des soldats revêtant des costumes de théâtre. Baignades.

François Deschamps/Pauline Deschamps

Récit de Mme Joëlle Berthier.
François DESCHAMPS est né le 29 juin 1892 à Ouze, commune de Changy (Saône-et-Loire).
Ses parents sont cultivateurs et lui-même grandira et restera à la ferme jusqu’à son départ à la guerre.
Il est l’aîné de la famille et il a 2 soeurs, Pauline et Jeanne.
Il ira à l’école à Charolles et pour la petite anecdote, il aura à l’âge de 12 ans le 5ème prix du “Grand Concours de l’Ecriture de la Chocolaterie Poulain”. Francois (1891-1915), est recensé au bureau de Mâcon, classe 1912, matricule 452.
François est décédé au Bois Carré, près de St Mihiel dans la Meuse, le 30 janvier 1915.
Il repose aujourd’hui au cimetière de Charolles avec ses parents et Jeanne, sa soeur.
Lors de son départ à la guerre, il avait une petite amie qui se prénommait Marguerite. J’ai eu l’occasion de retrouver cette fiancée en 1982. Elle a sorti de son sac à main la photo de soldat de “son François” avec qui ils “s’étaient promis” et qu’elle n’avait jamais cessé d’aimer. Sa soeur Pauline a copié le journal qu'il tint du 1er août, jour de sa mobilisation au 8 janvier 1915 dans un cahier et a ajouté son propre témoignage de la journée de départ du 134e RI de Mâcon le 5 août 1914.

Documents :
- Journal de François Deschamps recopié sur un cahier par sa soeur Pauline (du 1er août 1914 au 8 janvier 1915)
- Souvenirs sur le même cahier de Pauline Deschamps du départ du 134e RI de Mâcon le 5 août 1914.
- 1 photographie de sa tombe
- 2 photos de groupes
- Un faire-part de souvenir avec la photographie de François Deschamps.
-1 photographie de classe

Lafay, Gilbert dit Jules

Récit rédigé par Jocelyne Bolland, petite-fille maternelle de Gilbert Lafay.
Gilbert Lafay, né le 14 octobre 1884 a combattu durant la première guerre mondiale, comme la plupart des jeunes gens de sa génération.
C'est mon grand-père maternel dont j'ai gardé un souvenir vivace ; il est mort en 1965 alors que j'avais 15 ans.
Mes grands parents maternels m'ont en effet élevée durant quatre à cinq ans et nous sommes toujours restés très proches affectivement et géographiquement.
Ma grand-mère, femme d'exception, m'a très tôt confié après la disparition de mon grand-père, les quelques souvenirs matériels qu'elle détenait des années de guerre : passionnée d'histoire, j'avais toujours écouté avec avidité le peu d' anecdotes que mon grand-père consentait à raconter de ses deux années passées au front avant qu'une balle ne lui déchiquette le coude droit, l'estropiant à jamais mais lui épargnant très probablement la vie.

A l'occasion de la commémoration du premier conflit mondial, j'ai pris conscience qu'il me fallait léguer aux archives de Saône et Loire les quelques documents en ma possession.
Ce ne sont pas de grands textes, mais des cartes de tendresse écrites par un homme humble et peu cultivé. Ce ne sont pas de grands faits d'armes, mais une citation rendant hommage à l'absurde courage quotidien qui poussait les soldats au combat.

A la demande de la responsable des archives de Saône et Loire, je vais tenter de vous présenter Gilbert Lafay, à travers les sources officielles de l'état-civil, les fiches matricules des jeunes recensés, les Journaux de Marche et d'Opérations des régiments de 14-18 mis en ligne sur le site « Mémoire des hommes », et quelques souvenirs et remarques personnels.
Gilbert Lafay naît à Saint-Sernin au hameau de Bouvier le 14 octobre 1884 ; c'est le troisième garçon d'une fratrie de dix enfants, nés de 1880 pour l'aîné à 1904 pour le benjamin. Chez les Lafay, à Bouvier, on taille le granit depuis deux générations dans des carrières locales qui approvisionnent en blocs de pierre les constructions nécessaires au développement des puissantes usines Schneider du Creusot ; la mairie de la ville est aussi construite en pierres de Bouvier et de nombreux blocs bordent les trottoirs.

Les filles « montent » à Paris, où elles se placent comme bonnes à tout faire chez les familles aisées ; certaines restent dans la capitale, d'autres rentrent au pays où elles ne font plus figure de filles de la campagne mais de jeunes femmes changées par leurs contacts avec les bourgeois parisiens.
Lorsque la mobilisation générale du premier août 1914 arrive, Gilbert Lafay quitte sa jeune femme Joséphine Lhote avec laquelle il est marié depuis le 2 décembre 1911, son petit Georges, né début mars 1914 et son métier de tailleur de pierres.

Il est photographié en 1904 alors qu'il effectue son service militaire au 29° RI caserné à Autun. Sa fiche matricule – n°930 - lui attribue une taille d'1,63 m ; visage ovale, menton rond, bouche moyenne ainsi que le nez, cheveux, sourcils et yeux châtains, front découvert. C'est un soldat de deuxième classe.
Bien entendu, au début des années 1950, mon grand-père m'est apparu quasi chauve, sans moustache; son regard était toujours très vif, voire acéré, ce qui le dispensait d'élever la voix en cas de sottises...
En même temps que lui partent ses frères Lazare et Claude, tous au même régiment, le 29° RI devenu par la suite le 229° RI.
Etienne, né en 1898, devance l'appel et s'engage le 28 novembre 1916 à l'âge de 18 ans; affecté dans un régiment d'artillerie, il obtient une citation qui lui vaut l'octroi de la croix de guerre avec une étoile de bronze.

Que deviennent Joséphine et son fils Georges ?
Mère et fils sont accueillis par Marguerite Lhote, mère et grand-mère, qui vivote d'une petite épicerie à la Montée Noire, hameau de la commune du Breuil. Jeune veuve depuis 1899, elle a élevé presque seule ses cinq enfants, la dernière Julienne née un mois après le décès de son père.
Ce n'est donc pas la richesse, et comme une autre de ses sœurs, Joséphine va travailler aux usines Schneider du Creusot dans un atelier de manutention d'obus; Georges est gardé par sa grand-mère et Joséphine touche un salaire durement acquis. Plus tard, ma grand-mère m'a confié que son travail était un sujet de fâcherie avec mon grand-père qui lui reprochait de travailler pour la guerre... Elle se défendait par la nécessité de subsister sans être une mendiante.

Les cartes qui figurent dans ce témoignage constituent une partie de ce que ma grand-mère a conservé de la correspondance de guerre que lui adressait son mari, au gré des affectations de son régiment. Elles ne sont pas datées.
L'aventure de la guerre se termine pour Gilbert Lafay le 9 août 1916, au bois de la pépinière, quelque part sur les champs de bataille de la Somme.
Le journal de marche de son régiment retrace avec précision les combats des 8 et 9 août 1916, très coûteux en hommes dont le rédacteur a précisé les noms, s'ils avaient été tués ou portés disparus et pour les blessés, la nature de la blessure. Le nom de mon grand-père figure sur la page de droite, en huitième position.
Sa blessure : fracture avec arrachement avant-bras droit par obus.
L'orthographe du patronyme est inexacte, il y a 2 F, et le prénom mentionné est celui de Jules. Tout le monde dans la famille a toujours appelé mon grand-père Jules ! Or, vérification faite sur son acte de naissance, il n'a jamais porté qu'un seul prénom, Gilbert.
Mon grand-père fut évacué et soigné j'ignore exactement où, mais ma grand-mère m'a raconté son premier voyage à Paris, à la fin de l'année 1916, pour aller rendre visite à son mari à l'hôpital du Val de Grâce. Gilbert Lafay ne peut plus tenir un fusil : il est donc réformé avec attribution d'une pension qui ne suffit pas à faire vivre la famille.
Ce sont les archives Schneider conservées à l'académie François BOURDON du Creusot qui me permettent de suivre avec certitude le destin professionnel de mon grand-père après sa convalescence.

Le 6 juin 1917, il sollicite chez Schneider une place « compatible avec son état ». Il passe alors un examen médical auprès du médecin de l'usine qui écrit : « main droite presque inutilisable ; paralysie du radial (extenseur des doigts).....illisible... Main en crochet. »
On note qu'il sait lire et écrire et le 26 juin, lui est proposé un emploi de garde temporaire qu'il remplira à titre définitif du 01/08/1919 au 31/03/1950, date de son départ à la retraite.

Un événement important survient le 12 octobre 1923 dans la vie du couple : la naissance d'un deuxième enfant, une petite Andrée, ma mère.
Ce n'est qu'au jour de l'an, lorsque traditionnellement ma grand-mère réunissait ses deux enfants et les leurs, après le rituel repas de pâté en croûte et lapin au vin blanc, quelques verres de bon vin accompagnés de l'incontournable fine de Bourgogne, que mon grand-père pouvait raconter certains épisodes de « sa » guerre, sachant que son fils et son gendre -mon père- avaient-eux combattu il y avait moins de 20 ans....

Toujours avec pudeur et modestie, sans jamais verser dans le tragique mais au contraire dans l'anecdote amusante, mon grand-père se souvenait.

Il ne me reste de ces instants que l'évocation du mauvais moment passé en 1915 dans les tranchées de l'Hartmannswillerkopf, hauteur surplombant le sud de la plaine d'Alsace ; voilà donc la section de mon grand-père qui part à l'attaque d'une tranchée ennemie à quelques dizaines de mètres de la leur.
Les soldats allemands, que l'on croyait estourbis, sont toujours alertes et reçoivent les français fraîchement. Il faut se replier avec les balles qui sifflent au c...
Et c'est à ce point du récit que survient l'événement tragi-comique : mon grand-père perd sa musette avec ses effets personnels ! Vivant certes, sans égratignures certes, mais sans musette.
50 ans plus tard, il la regrettait encore.

Je me suis rendue plusieurs fois au « Vieil Armand », lieu de combats exténuants et mortifères lors de la première guerre mondiale.
Outre le Mémorial, ont été conservés de nombreux vestiges du champ de bataille et l'on constate avec effroi la proximité des tranchées des belligérants, les amalgames insensés de fil de fer barbelé et l'état calamiteux du terrain.

Bravo, pépé, de n'avoir perdu ici que ta musette.

Documents :
- 1 citation à l'ordre du régiment
- 1 congé de réforme définitif
- 1 carte postale des conscrits de Saint-Firmin, 1921
Figurent sur ce cliché :
1/ au premier rang, le troisième en partant de la gauche, l'avant-dernier frère de mon grand-père, Lucien Lafay, né le 15 juillet 1901, appelé par tous Julien. Il a habité le hameau de Bouvier ( partagé entre les communes de Saint-Sernin et de Saint-Firmin) jusqu'à son décès en 1985. De nombreux souvenirs d'enfance heureuse se rattachent à ce grand-oncle et à son épouse auxquels j'étais très attachée.
2/ au milieu du troisième rang, moustache et mégot à la bouche, Gilbert LAFAY mon grand-père.
3/ au dernier rang, en deuxième position en partant de la droite, ma grand-mère Joséphine Lhote, épouse de Gilbert Lafay.

- 1 carte postale de la région de Thann du 23/08/1915 non écrite
- 1 photographie prise de Gilbert Lafay prise en 1904 lors de son service militaire
- 2 cartes postales de groupes de soldats du 229e RI.

Complément dans FRAD071-184/2 et FRAD071-184/3


Lafay, Gilbert dit Jules

Transcriptions des cartes-postales rédigés par Jocelyne BOLLAND, petite-fille maternelle de Gilbert LAFAY.

Transcriptions de 4 cartes postales :

- Carte postale « la cathédrale de Thann », écrite le 3 juillet 1915 et adressée à sa femme.

Cher amie la santé est bonne. Félicie ma écri et menvoie 10 frs. elle a dit être en bonne santé et demande de tes nouvelles. Je te quitte cher petite amie et petit Georges en vous embrassant bien des fois

Ton ami qui pense san cesse a vous

Félicie, dont il a déjà été question dans un précédent courrier, est la deuxième sœur de mon grand-père, née le 14 jullet 1889 (!) ; à l'état-civil, son prénom est Philippines mais elle a toujours été appelée Félicie.
Il me semble me souvenir qu'elle travaillait à Paris pendant les années de guerre et que, employée dans une « bonne famille » elle était bien considérée et gagnait bien sa vie.
Elle s'est mariée à Saint-Sernin en décembre 1921 et y est morte au début des années 80.

- Carte postale photographie représentant un groupe de quatre soldat, dont Gilbert LAFAY au premier rang en bas à droite

Datée du 12 avril 1915 : le régiment combat en Alsace aux alentours de Thann en Alsace.


Mon bien cher petit Finon,

Comme je t'avais promis je t'envoye ma cegonde photo. Cette fois elle est plus claire que l'autre. Je suis heureux de te l'envoyé pour que tu puisse voir que ton petit Vieux est toujours le même ou du moin je le crois.

J'ai reçu ta lettre du 5 avril hier au soir et une de Félicie avec un billet de 5 francs. Elle ce dévoue beaucoup pour nous espérons que l'avenir nous réserve de meilleurs jours et qua notre tour nous lui cerons agréable.
Jais vue Lazare hier au soir ainssi que Bras et le Jean Baptiste Suchaud nous avons bue ensemble il sons tous en bonne santé ainssi que nous mêmes.

Je ne vois plus grand chose a te dire s'est toujours du même
Je vous quittes dans l'espoir que mas carte vous trouvera tous en bonne santé et de vous revoirent bientôt.
Je vous embrasse tous bien fort
Je vous embrasse encore mon petit Finon et fils chéri bien bien des fois
Ton ami qui pense continnuellement a vous

Jules

- Carte postale de la deuxième section du 229° RI, adressée par Gilbert LAFAY à sa femme Joséphine « Petit Finon ». Non datée.

En attendan le plaisir de te revoir reçois mes bien cinsères amitiés avec mes meilleur baisés pour vous deux et pour toute la famille

Ton vieux qui t embrasse encore et ne cesse de penser a son petit Finon d'amour et cher petit Georges.

- Carte postale « Environs du Creusot » - Les Chevreaux

Envoyée à mon grand – père Gilbert LAFAY par un des membres de sa fratrie, datée du jeudi 16 août 1916, donc une semaine après sa blessure.

« Cher frère,
Je fais réponse aux cartes que tu nous à envoyer. Nous sommes très contents de savoir que ta blessure va bien.
Je souhaite que la guérison en soit assez longue, mais sans souffrances pour toi.
Tout le monde est en bonne santé, Lazare à une permission de 15 jours. Il n'en est pas de même pour Claude ; il est venu ce matin nous dire au revoir, il retourne sur le front. Il n'y va pas bien encourager. Mais quand donc viendra la fin de ce carnage. »


Complément dans FRAD071-184/1 et FRAD071-184/3



Lafay, Gilbert dit Jules

Récit rédigé par Jocelyne BOLLAND, petite-fille maternelle de Gilbert LAFAY.

Sur Etienne Lafay, jeune frère de Gilbert :

Photographie dans l'immédiate après-guerre.
Etienne, né en 1898, devance l'appel et s'engage le 28 novembre 1916 à l'âge de 18 ans; affecté dans un régiment d'artillerie, il obtient une citation qui lui vaut l'octroi de la croix de guerre avec une étoile de bronze.

Complément dans FRAD071-184/1 et FRAD071-184/2



Bernard, Pierre

Documents transmis par Michel Delay concernant Pierre Bernard de Saint-Germain-du-Bois qui fit la campagne d'Orient. Quelques courriers et un mouchoir "souvenir" témoignent de la guerre de ce bressan en terre de Salonique.

- Un mouchoir historié "Souvenir de Salonique, le taube captif le 11 février 1916" et 2 cartes postales en rapport.
- Carte postale "Costumes à Salonique", Souvenirs de Salonique. 106. Editeur G. Bader, Salonique.
- Carte envoyée de Salonique et adressée à Mme Deley, une voisine, de Saint-Germain-du-Bois, 10 novembre 1915
- Carte postale envoyée de Salonique avec au recto un portrait de femme intitulé "Beauté turque de Salonique", 18 mars 1916
- Affiche d'appel à souscription aux Bons de la Défense Nationale à l'adresse des enfants intitulée "Petits sous, que deviendrez-vous ?", Imprimerie Berger-Levrault, Nancy-Paris.


Résultats 1551 à 1559 sur 1559 :   <<<495051525354555657585960616263  
Afficher/masquer