Affichage détaillé (Grande collecte 14 - 18)
Duthel, Pétrus
Cartillier, Pierre-Yves
Lettre de Pétrus Duthel du 22 novembre 1914 à son épouse. Il est à Belfort, résigné, fataliste. Dans sa lettre on trouve à deux reprises le mot "sort" :"je prends le sort comme il me vient" et "je marcherai à mon sort et je n'aurai rien à me reprocher". Il a reçu d'une dénommée Ema deux lettres, un passe montagne et des chaussettes. Il souhaite lui écrire pour la remercier d'autant plus qu'elle lui a envoyé l'adresse de Claude. Il a bien reçu le mandat envoyé et compte bien l'utiliser à Belfort car, une fois parti comment pourra-t-il se procurer ce dont il a besoin? Il devra se contenter des distributions. Les conditions climatiques ont changé. La neige a remplacé la pluie mais elle ne tient pas, sur les routes, les soldats sont saisis par une bonne bise mais préfèrent de loin la marche aux tranchées. Le soir, ils retrouvent un abri sec, peuvent se chauffer "avec du bois et du charbon que l'on dérobe d'un côté ou l'autre", discutent en buvant. C'est ainsi qu'il a apprit que les soldats propriétaires touchaient des indemnités. Il demande à son épouse d'aller réclamer en mairie, il s'interroge car trouve injuste qu'un simple locataire comme lui ne bénéficie pas des mêmes droits. Il achève sa lettre en demande à sa femme qu'elle l'excuse auprès de tous ceux à qui il n'a pas écrit "faute de courage et aussi de plasse". Il explique alors qu'il est réduit à écrire sur sa paillasse, ne pouvant accéder à la table déjà très occupée.
Belfort (Territoire de Belfort)
conditions de vie , nouvelles , front
lettre
Documents prêtés ou donnés lors de l'opération "Grande collecte", 2013 - 2014. Voir aussi : J 1700.
12 NUM 045/31
FRAD071_045 Petrus Duthel, mort aux Eparges