Affichage détaillé (Grande collecte 14 - 18)
Duthel, Pétrus
Cartillier, Pierre-Yves
Lettre du 5 novembre de Belfort. Pétrus explique à son épouse qu'il n'a pu répondre à sa lettre dès réception car le jour même il a effectué une marche qui l'a épuisée, de plus, à son retour, l'éclairage était insuffisant pour écrire. Il s'est fait porté malade, obtenant ainsi 2 jours de repos. Il a reçu une lettre de Perrine, il a ainsi des nouvelles de Claudius et d'Antoine. De leur côté ils "ne samusent guère". De jeunes soldats venus de Lons-le-Saulnier transitent avant de repartir renforcer le dépôt du 171e. Pétrus s'étonne de ne déceler aucune peur chez ces jeunes, certains, qui ont déjà été blessés, repartent malgré tout "sans se faire de bile quoique qu'ils savent bien que la plupart ne retiront pas blessés mais peut-être morts". Il explique cette insouciance par le fait qu'ils n'ont ni femme ni enfant. Il voit défiler les soldats, s'étonne de les voir accepter de redevenir de simples fantassins alors qu'auparavant ils avaient été cuirassiers ou dragons. Pour lui, cette situation est dégradante. Puis il change de sujet, donne quelques conseils à son épouse pour leur commerce mais ne se montre pas exigeant, il sait qu'elle fait pour son mieux. Il est toujours à Belfort et se désespère de ne voir la situation évoluer. Il craint que la guerre ne finisse jamais, il se voit "obligé de finir ma carrier sous les armes". Toutefois, il relativise, il n'est pas exposé aux dangers, il s'estime même "bien soigné", bénéficiant d'un quart de vin à chaque repas. Seulement le désarmement se fait attendre. Il a hâte de se retrouver aux côtés de sa famille et signe "ton mari qui ne t'oublira qu'a la mort".
Belfort (Territoire de Belfort)
épouse , conditions de vie
lettre
Documents prêtés ou donnés lors de l'opération "Grande collecte", 2013 - 2014. Voir aussi : J 1700.
12 NUM 045/27
FRAD071_045 Petrus Duthel, mort aux Eparges