Affichage détaillé (Grande collecte 14 - 18)
Barbier, Gaston
Berton, Joêlle
Gaston Barbier, mâconnais (matricule 866 de la classe 1911), après 3 ans de services militaires, est mobilisé en 1914 en tant que brancardier au 10e régiment d’infanterie. Son parcours dans la Grande Guerre et son regard sur elle, nous sont révélés par le fonds dont est aujourd’hui dépositaire sa famille : ensemble de correspondances, photographies (tranchées, postes de secours, destructions…) et deux carnets de notes rédigées d’août 1914 au 11 novembre 1918.
Dans ses deux carnets, présentés ici, Gaston note, au jour le jour, ses déplacements, les travaux qui lui sont confiés (principalement le transport des blessés et des corps, l’enterrement des morts et la musique militaire mais aussi des corvées de terrassement ou de nettoyage…), les événements marquants de sa guerre qu’ils soient dramatiques (comme les combats dans la Marne, en Champagne et en Picardie, les intoxications au gaz ou encore le décès de son compagnon de guerre Berland, mortellement blessé à deux pas de lui, en août 1918. A ce sujet, Gaston, écrit : « tout espoir est perdu et malgré un effort surhumain, je ne peux retenir mes larmes », dit l’exigence de « refouler larmes et chagrin et [d’]accomplir son devoir » et évoque l’impossibilité d’obtenir, pour ce cher camarade, un cercueil) ou légers et de bonnes surprises (telle une cueillette de fraises ou un bon ragoût de petits pois frais au printemps 1918). Autre détail intéressant à signaler, Gaston s’attache également à dénoncer les aberrations du système (comme la tenue d’une revue de chaussures alors que les soldats ont de la boue jusqu’aux chevilles et aucune graisse à lustrer ou encore l’épisode de janvier 1918 sur lequel, il dit « nous avions bien 2 poêles mais l’administration militaire a oublié de nous donner ce qu’il fallait pour les faire marcher. […] La nuit nous allons scier un ou 2 sapins car la journée il ne fallait pas y compter, un officier aurait pu nous voir et nous coller 15 jours de prison. Il est défendu de scier les arbres mais il n’est pas défendu d’avoir froid »).
Vue 2 : Photographie de Gaston Barbier (à droite) et de son frère Pierre.
Dans ses deux carnets, présentés ici, Gaston note, au jour le jour, ses déplacements, les travaux qui lui sont confiés (principalement le transport des blessés et des corps, l’enterrement des morts et la musique militaire mais aussi des corvées de terrassement ou de nettoyage…), les événements marquants de sa guerre qu’ils soient dramatiques (comme les combats dans la Marne, en Champagne et en Picardie, les intoxications au gaz ou encore le décès de son compagnon de guerre Berland, mortellement blessé à deux pas de lui, en août 1918. A ce sujet, Gaston, écrit : « tout espoir est perdu et malgré un effort surhumain, je ne peux retenir mes larmes », dit l’exigence de « refouler larmes et chagrin et [d’]accomplir son devoir » et évoque l’impossibilité d’obtenir, pour ce cher camarade, un cercueil) ou légers et de bonnes surprises (telle une cueillette de fraises ou un bon ragoût de petits pois frais au printemps 1918). Autre détail intéressant à signaler, Gaston s’attache également à dénoncer les aberrations du système (comme la tenue d’une revue de chaussures alors que les soldats ont de la boue jusqu’aux chevilles et aucune graisse à lustrer ou encore l’épisode de janvier 1918 sur lequel, il dit « nous avions bien 2 poêles mais l’administration militaire a oublié de nous donner ce qu’il fallait pour les faire marcher. […] La nuit nous allons scier un ou 2 sapins car la journée il ne fallait pas y compter, un officier aurait pu nous voir et nous coller 15 jours de prison. Il est défendu de scier les arbres mais il n’est pas défendu d’avoir froid »).
Vue 2 : Photographie de Gaston Barbier (à droite) et de son frère Pierre.
vie dans les tranchées, conditions de vie, cantonnement, témoignage
carnet, réçit
Documents prêtés ou donnés lors de l'opération "Grande collecte", 2013 - 2014.
12 NUM 165/1
http://www.archives71.fr/ark:/60535/s00537ef750bcb8f/537f1690ecf7e
FRAD071-165, Gaston BARBIER, musicien brancardier sur le front occidental.
FRAD071-165 Gaston BARBIER, musicien brancardier sur le front occidental.