Affichage détaillé (Grande collecte 14 - 18)
Violet, Emile
Roudier, Denis
Photographies de la période d'E. Violet à Bourges.
Emile Violet est né le 3 avril 1877 à Clessé (Saône-et-Loire). Vigneron, c'est aussi un érudit et un folkloriste célèbre, auteur de nombreux ouvrages sur le mâconnais, les coutumes et traditions locales dans les années 1930. Le contributeur a souhaité transmettre le témoignage singulier, les traces écrites et photographiques de son arrière-grand-père sur la première guerre mondiale et ses travaux de recherches aux Archives départementales de Saône-et-Loire. Du 28 juillet 1914 au 3 août 1919, il se fait chroniqueur et commente les événements locaux et internationaux. Il relate dans un carnet avec un style clair et descriptif sa guerre, ses conditions de vie et de travail. Il décrit avec précisions l’annonce de la mobilisation générale dans le mâconnais. Le départ des mobilisés et la vie à l’arrière dans l’attente de nouvelles du front. De la classe 1897, numéro matricule 74 du bureau de recensement de Mâcon. Le 30 mars 1915, il est convoqué au 37e régiment d'artillerie à Bourges où il doit se rendre le 12 avril. Le 19 avril, il commence son travail à "la Pyro" (appellation familière pour l'École Centrale de Pyrotechnie Militaire). Il débute aux ateliers des explosifs au point 700 mais change plusieurs fois de poste de travail par la suite. Dans son récit apparaissent les dangers inhérents à ce genre de fabrication. Les conditions de travail sont dures, les produits - comme le mercure - toxiques, les explosions fréquentes, arrachant une jambe, crevant un oeil ou causant d'autres graves blessures, voire même tuant un malheureux ouvrier dans un moment d'inattention. Le lait est l'anti-poison universel mais il se révèle peu efficace. Tremblements, vertiges, affections de peaux touchent toutes les personnes exposées. Les conditions d'hébergement d'Émile ne sont pas non plus très confortables. A son arrivée, il loge dans un hangar et dort sur une simple paillasse. Le 7 juillet, il trouve une place sous une tente. Les jours de pluie, l'eau tombe sur son lit. Heureusement, les visites de sa femme, Berthe, et de sa fille Alice sont un dérivatif à sa triste situation et il apprécie beaucoup les séjours à l'hôtel en leur compagnie. Il décide finalement de louer un logement et de les faire venir à Bourges pour l'hiver. Le 15 octobre 1915, ils emménagent. Elles repartent en avril. (Notice sur le séjour à Bourges de Didier Arnold, Archives départementales du Cher). Il est aussi féru de photographie, il a son propre appareil et une chambre noire. Il immortalise ainsi son départ en 1915, les tentes de fortune et les ateliers de Bourges et constitue des albums que son arrière-petit-fils conservent soigneusement. Lors de leur séparation, Emile Violet entretient une correspondance nourrie avec sa femme et sa fille. Berthe l’informe des travaux agricoles en cours à Clessé et à Chazoux, hameau d’Hurigny où ils résident. Alice, quant à elle, transmet ses dictées et explique son quotidien à son « papa yémile » . Emile Violet décède en 1965, Monsieur Roudier a alors 12 ans. Ce dernier ne se souvient pas que son arrière-grand-père lui ait jamais parlé de la guerre. Par contre, il se rappelle qu’il aimait relater contes, histoires et légendes locales.
Emile Violet est né le 3 avril 1877 à Clessé (Saône-et-Loire). Vigneron, c'est aussi un érudit et un folkloriste célèbre, auteur de nombreux ouvrages sur le mâconnais, les coutumes et traditions locales dans les années 1930. Le contributeur a souhaité transmettre le témoignage singulier, les traces écrites et photographiques de son arrière-grand-père sur la première guerre mondiale et ses travaux de recherches aux Archives départementales de Saône-et-Loire. Du 28 juillet 1914 au 3 août 1919, il se fait chroniqueur et commente les événements locaux et internationaux. Il relate dans un carnet avec un style clair et descriptif sa guerre, ses conditions de vie et de travail. Il décrit avec précisions l’annonce de la mobilisation générale dans le mâconnais. Le départ des mobilisés et la vie à l’arrière dans l’attente de nouvelles du front. De la classe 1897, numéro matricule 74 du bureau de recensement de Mâcon. Le 30 mars 1915, il est convoqué au 37e régiment d'artillerie à Bourges où il doit se rendre le 12 avril. Le 19 avril, il commence son travail à "la Pyro" (appellation familière pour l'École Centrale de Pyrotechnie Militaire). Il débute aux ateliers des explosifs au point 700 mais change plusieurs fois de poste de travail par la suite. Dans son récit apparaissent les dangers inhérents à ce genre de fabrication. Les conditions de travail sont dures, les produits - comme le mercure - toxiques, les explosions fréquentes, arrachant une jambe, crevant un oeil ou causant d'autres graves blessures, voire même tuant un malheureux ouvrier dans un moment d'inattention. Le lait est l'anti-poison universel mais il se révèle peu efficace. Tremblements, vertiges, affections de peaux touchent toutes les personnes exposées. Les conditions d'hébergement d'Émile ne sont pas non plus très confortables. A son arrivée, il loge dans un hangar et dort sur une simple paillasse. Le 7 juillet, il trouve une place sous une tente. Les jours de pluie, l'eau tombe sur son lit. Heureusement, les visites de sa femme, Berthe, et de sa fille Alice sont un dérivatif à sa triste situation et il apprécie beaucoup les séjours à l'hôtel en leur compagnie. Il décide finalement de louer un logement et de les faire venir à Bourges pour l'hiver. Le 15 octobre 1915, ils emménagent. Elles repartent en avril. (Notice sur le séjour à Bourges de Didier Arnold, Archives départementales du Cher). Il est aussi féru de photographie, il a son propre appareil et une chambre noire. Il immortalise ainsi son départ en 1915, les tentes de fortune et les ateliers de Bourges et constitue des albums que son arrière-petit-fils conservent soigneusement. Lors de leur séparation, Emile Violet entretient une correspondance nourrie avec sa femme et sa fille. Berthe l’informe des travaux agricoles en cours à Clessé et à Chazoux, hameau d’Hurigny où ils résident. Alice, quant à elle, transmet ses dictées et explique son quotidien à son « papa yémile » . Emile Violet décède en 1965, Monsieur Roudier a alors 12 ans. Ce dernier ne se souvient pas que son arrière-grand-père lui ait jamais parlé de la guerre. Par contre, il se rappelle qu’il aimait relater contes, histoires et légendes locales.
Clessé (Saône-et-Loire)
Bourges (Cher)
vie quotidienne
photographie
Documents prêtés ou donnés lors de l'opération "Grande collecte", 2013 - 2014.
12 NUM 131/5
FRAD071_131 Emile VIOLET, vigneron, érudit et ouvrier à la « Pyro » de Bourges