Affichage détaillé (Grande collecte 14 - 18)
Durand, François Joanny
Chevenet, Jacqueline
Récit de Jacqueline Chevenet, née Durand, sur son grand-père paternel François Joanny Durand, né le 6 avril 1881 à Savigny-sur-Grosne (Saône-et-Loire). Régisseur de domaines, il a été à l’école d’agriculture de Fontaines (Saône-et-Loire). La famille a d’ailleurs gardé ses cahiers de l’époque. Il a ensuite voyagé, est allé dans l’ouest de la France, en Anjou pour régir des domaines viticoles, dans le Maine-et-Loire, à Magnas près de Florence. Il est recensé au bureau militaire de Chalon-sur-Saône, classe 1901, matricule 612. Lors de la mobilisation, il est sergent et incorpore le 44ème régiment d’infanterie puis passe au 60ème régiment d’infanterie le 30 janvier 1915. Il est vaguemestre de juillet 1915 à juillet 1917. Il est blessé et fait prisonnier le 9 septembre 1917 lors d’une attaque à la Cote 344 à Verdun et sera cité le 22 juillet 1919. Il est emprisonné dans le camp de Giessen (Allemagne). Il tient un journal de juin 1917 à 1918 dans lequel il relate les combats précédents son arrestation, puis son arrivée et la vie dans le camp de prisonniers. Il écrit à sa femme, Marguerite et à son fils Wilfrid. Le grand-père de la contributrice ne lui a jamais parlé de la guerre. Seule trace visible, la médaille encadrée sur le mur de la grande pièce de la maison d’Ougy. François Joanny Durand décède en 1955. Son fils Wilfrid (28 décembre 1909-2005) a conservé et annoté de nombreux documents et journaux puis les a transmis à sa fille, Jacqueline Chevenet.
Wilfrid Marius Durand était instituteur notamment à Clermain. Les Archives départementales de Saône-et-Loire conservent son dossier de carrière ainsi qu’une revue scolaire « La Pie qui jase » qu’il confectionnait selon la méthode Freinet avec ses élèves (décembre 1938 - mars 1947). Un des petits-fils de la contributrice a emmené, lorsqu’il était en classe de 3ème, le journal écrit par son arrière grand-père pour le montrer à ses camarades et en lire quelques passages.
Journal tenu en 1917 et 1918 par François Joanny Durand, soldat français du 60ème Régiment d’Infanterie né à Savigny-sur-Grosne (Saône-et-Loire). Vaguemestre depuis 1915, il apprend en juillet 1917, alors qu’il se trouve à Saint-Brice (Marne), qu’il va perdre son emploi et redevenir sergent de section.
En août, après une permission, son régiment est envoyé à Verdun (Marne), à la cote 344, où il subit de lourds et continus bombardements. Le 6 septembre, il est chargé de faire creuser un boyau entre deux tranchées. Dans la nuit du 8 au 9 septembre, pris par surprise, il est capturé par des soldats allemands. Evacué sous les tirs d’artillerie française, il subit plusieurs interrogatoires dans des camps situés en Meuse. Le 12 septembre, très affaibli, il écrit pour la première fois depuis sa capture à sa femme, lui demandant notamment l’envoi de colis. Le 30 septembre, il part en train pour le camp de prisonnier de Giessen (Allemagne), en Hesse. Passant par la vallée du Rhin, il est attentif au vignoble. Il décrit un quotidien monotone, son alimentation, les rares divertissements (messe, lecture, conférences faites par des prisonniers, concert par l’orchestre du camp). A l’occasion d’un enterrement, il remarque la présence d’un monument aux soldats français au cimetière de Giessen (Allemagne). Il reçoit des vaccins contre plusieurs maladies (typhoïde, variole, choléra).
Le 27 novembre 1917, après trois mois de détention, il reçoit pour la première fois des nouvelles de sa famille. Il se réjouit qu’elle soit fixée sur son sort, car en tant que vaguemestre, il a souvent écrit la mention « disparu » sur le courrier envoyé aux soldats par leur famille.
Le 4 janvier 1918, il part travailler dans une ferme à proximité de Gedern (Allemagne), où il bénéficie d’une meilleure nourriture qu’au camp, mais rentre au camp quand la moisson arrive.
Fin septembre 1918, il est transféré au camp de Sprottau (Allemagne), en Silésie. Le voyage en train dure trois jours. Il passe par Berlin, où la population affamée vient réclamer des biscuits aux prisonniers en transit. Les conditions à Sprottau (Allemagne) sont plus dures, il doit faire des exercices deux fois par jour, le logement est mauvais. Il songe alors à demander à partir en commando près de la frontière autrichienne pour fuir ces conditions de vie et dans l’optique de s’évader. Il est finalement envoyé en commando à Falkenberg-Niemodlin (Allemagne), en Silésie. Il y trouve de bonnes conditions de vie, agrémentant l’ordinaire en volant des poules dont il fait disparaître les déchets en les incinérant.
Wilfrid Marius Durand était instituteur notamment à Clermain. Les Archives départementales de Saône-et-Loire conservent son dossier de carrière ainsi qu’une revue scolaire « La Pie qui jase » qu’il confectionnait selon la méthode Freinet avec ses élèves (décembre 1938 - mars 1947). Un des petits-fils de la contributrice a emmené, lorsqu’il était en classe de 3ème, le journal écrit par son arrière grand-père pour le montrer à ses camarades et en lire quelques passages.
Journal tenu en 1917 et 1918 par François Joanny Durand, soldat français du 60ème Régiment d’Infanterie né à Savigny-sur-Grosne (Saône-et-Loire). Vaguemestre depuis 1915, il apprend en juillet 1917, alors qu’il se trouve à Saint-Brice (Marne), qu’il va perdre son emploi et redevenir sergent de section.
En août, après une permission, son régiment est envoyé à Verdun (Marne), à la cote 344, où il subit de lourds et continus bombardements. Le 6 septembre, il est chargé de faire creuser un boyau entre deux tranchées. Dans la nuit du 8 au 9 septembre, pris par surprise, il est capturé par des soldats allemands. Evacué sous les tirs d’artillerie française, il subit plusieurs interrogatoires dans des camps situés en Meuse. Le 12 septembre, très affaibli, il écrit pour la première fois depuis sa capture à sa femme, lui demandant notamment l’envoi de colis. Le 30 septembre, il part en train pour le camp de prisonnier de Giessen (Allemagne), en Hesse. Passant par la vallée du Rhin, il est attentif au vignoble. Il décrit un quotidien monotone, son alimentation, les rares divertissements (messe, lecture, conférences faites par des prisonniers, concert par l’orchestre du camp). A l’occasion d’un enterrement, il remarque la présence d’un monument aux soldats français au cimetière de Giessen (Allemagne). Il reçoit des vaccins contre plusieurs maladies (typhoïde, variole, choléra).
Le 27 novembre 1917, après trois mois de détention, il reçoit pour la première fois des nouvelles de sa famille. Il se réjouit qu’elle soit fixée sur son sort, car en tant que vaguemestre, il a souvent écrit la mention « disparu » sur le courrier envoyé aux soldats par leur famille.
Le 4 janvier 1918, il part travailler dans une ferme à proximité de Gedern (Allemagne), où il bénéficie d’une meilleure nourriture qu’au camp, mais rentre au camp quand la moisson arrive.
Fin septembre 1918, il est transféré au camp de Sprottau (Allemagne), en Silésie. Le voyage en train dure trois jours. Il passe par Berlin, où la population affamée vient réclamer des biscuits aux prisonniers en transit. Les conditions à Sprottau (Allemagne) sont plus dures, il doit faire des exercices deux fois par jour, le logement est mauvais. Il songe alors à demander à partir en commando près de la frontière autrichienne pour fuir ces conditions de vie et dans l’optique de s’évader. Il est finalement envoyé en commando à Falkenberg-Niemodlin (Allemagne), en Silésie. Il y trouve de bonnes conditions de vie, agrémentant l’ordinaire en volant des poules dont il fait disparaître les déchets en les incinérant.
Reims (Marne)/Saint-Brice (Marne)/Saint-Aubin-de-Luigné (Maine-et-Loire)/Verdun (Meuse)/Giessen (Allemagne)/Gedern (Allemagne)/Berlin (Allemagne)/Sprottau (Allemagne)/Falkenberg (Allemagne)
abri, bombardement, soldat, combat, conditions de vie, épouse, front, loisirs, nouvelles, nourriture, prisonnier de guerre, travail
journal, récit
Documents prêtés ou donnés lors de l'opération "Grande collecte", 2013 - 2014.
12 NUM 096/1
http://www.archives71.fr/ark:/60535/s00535bb9d44606d/535bb9d456a11
FRAD071-096 François Joanny DURAND, prisonnier au camp de Giessen en Allemagne.
FRAD071-096 François Joanny DURAND, prisonnier au camp de Giessen en Allemagne.