Mémoire gravée

Plan de situation des sites envisageables (3340W24_004)

Dès 1946, la section des Déportés de Paray-le-Monial sollicita l’artiste local René Davoine (1888-1962), membre du jury de sculpture du Salon des Artistes Français, ayant travaillé en France et en Argentine, pour réaliser un monument en l’honneur des déportés. Le sculpteur avait, en effet, déjà façonné, pour la ville de Charolles, un monument, inauguré le 21 septembre 1947 par le général de Gaulle.


Débats et pourparlers

Le projet fut présenté en 1948, adopté par les Beaux-arts de Paris en 1951 et en avril 1953 seulement par la commission centrale des monuments commémoratifs. Cependant, l’entreprise était encore loin d’aboutir.  

Une âpre lutte s’ensuivit entre le sculpteur, l’architecte des monuments historiques et l’évêché pour définir l’emplacement du futur ouvrage. Le premier site plébiscité près de la basilique fut refusé par l’évêché. Suite à l’abandon du projet envisagé dans un second temps dans le jardin de monsieur de Billy, on choisit un site à l’angle de l’avenue de Charolles et de la route de Volesvres, où il se trouve encore. Mur, socle, matériaux…l’architecte des monuments historiques batailla rudement avec le sculpteur, « homme de caractère », qui obtint la plupart de ses revendications. Le monument devait à l’origine être placé dans une niche à l’intérieur d’un mur de pierres du pays : de simples cyprès seront plantés pour former l’écrin de son œuvre.

Empreinte  mémorielle

Le thème choisi par René Davoine, fut « La volonté dans l'union dominant les misères de la guerre – Les Déportés », texte gravé au pied du groupe sculpté. La sculpture met en scène trois personnages : un homme, au centre, représente la force, qui soutient un individu qui a cessé de vivre, alors qu'à sa droite, une vieille femme, symbole maternel, est figurée les bras croisés, paraissant résignée. La technique du non-fini est employée afin de dégager des silhouettes qui se détachent mieux de la masse. René Davoine débuta la taille en 1952. Néanmoins, à cause de son âge avancé et devant l'ampleur du travail, il dut faire appel à un aide pour dégrossir le bloc de pierre de la Meuse pesant pas moins de 35 tonnes.

Le monument est inauguré le 18 septembre 1955 en présence des élites locales, de la population ainsi que du général Descours, du sous-préfet d’Autun Bourgnier, de l’évêque d’Autun Lebrun et de M. Orset, représentant de la Fédération nationale des Déportés.

La loi du 14 avril 1954 consacre le dernier dimanche d’avril au souvenir des victimes de la déportation et aux morts dans les camps de concentration du Troisième Reich au cours de la Seconde guerre mondiale : un jour pour ne jamais oublier.

 
Etat partiel des sources conservées aux Archives départementales de Saône-et-Loire : 3340W24, PR 13/253, 84J 18-24, BH GF 1297, BH BR 3504, BH BR 3505, BH  4701.


Expositions sur la déportation des Archives départementales :

Après les camps, retour à la vie

Résister dans les camps nazis : des déportés de Saône-et-Loire témoignent

 

 

 

Monument des déportés, Paray-le-Monial (BH 4701) Inauguration du monument des déportés, Paray-le-Monial (PR 13/253) Lettre du préfet à l'architecte des monuments historiques, 1952 (3340W24_001) Esquisse du monument des déportés, Paray-le-Monial (3340W24_002) Note et plan du maire de Paray-le-Monial à l'architecte Fournier, 1950 (3340W24_003)