Parlô lou brassè
La notice sur la commune de Montret rédigée par GASPARD en 1861 et publiée trois ans plus tard dans le tome V des Mémoires de la Société d’archéologie de Chalon-sur-Saône, s’inscrit dans la droite ligne des travaux de l’Ecole méthodique, active des années 1860 jusqu’en 1930, tant pour sa méthode que pour son champ d’étude. Intéressons-nous un instant au glossaire du patois du canton joint à cette monographie communale (cote : J 665).
Le patois bressan
Variante du francoprovençal ou arpitan, le patois bressan appartient au groupe des langues romanes au même titre que les langues d’oïl (nord) et d’oc (sud). Bien que zone de transition linguistique entre ces deux langues, le brassè n’est cependant pas un mélange : c’est une langue à part entière.
Dérivé du latin, le bressan ne constitue pas un langage unitaire. Celui-ci est composé d’une multitude de patois s’unissant autour de règles grammaticales basiques.
Ainsi, le patois bressan de Montret possède les spécificités suivantes : les terminaisons des mots en –an se transforment en –on et réciproquement, les sons –eur et –eux deviennent des –ou.
Une richesse culturelle à défendre
L'usage exclusif du français à l'école et le dénigrement des langues locales amorcé à la fin du XIXe ont eu pour conséquences progressives la raréfaction de l'usage du patois dans la vie quotidienne et la perte de locuteurs. Menacé, le bressan n'est, pour autant, pas une langue morte. On peut même espérer que les engagements récents de la France en faveur de la défense des langues régionales et minoritaires constitueront, à l'avenir, un gage de sa protection.
Etat partiel des sources conservées aux Archives départementales de Saône-et-Loire sur ce sujet : J665, BH 217, REV 50/5, BH 3699, BH 2503.