Itinéraire d'un anarchiste

Signalement de Benoît Broutchoux, registre d'écrou de la prison de Chalon-sur-Saône (2Y180, case 166)

En compétition pour le Prix littéraire des lycéens et apprentis de Bourgogne, la BD Sang Noir de Jean-Luc Loyer sur la catastrophe minière de Courrières a inspiré aux Archives un projet pédagogique autour de la personnalité de Benoît Broutchoux, militant natif de Saône-et-Loire ayant occupé le devant de la scène à Courrières, et de l’activité minière locale.

Biographie sommaire et état partiel des sources conservées aux Archives de Saône-et-Loire sur Benoît Broutchoux

Des débuts difficiles
Né en 1879 à  Essertenne, près du Creusot, Benoît Broutchoux s'installe en famille à Montceau pour trouver du travail auprès de la Compagnie des Mines. Aîné d’une fratrie nombreuse, il commence comme galibot.

En savoir plus...
- Acte 14 du registre des naissances de la commune d’Essertenne, année 1879 (5E191/9)
- Recensements de la population de Montceau-les-Mines (année 1896 p. 282). 

Des idées à défendre
Quelques années plus tard, terrassier sur le chantier du Métropolitain de Paris, il entre en contact avec des  anarchistes et libertaires. De retour à Montceau-les-Mines, il fonde un groupe intitulé "la Bibliothèque libertaire". Ses activités militantes lui valent d'être surveillé par les services de police et d'être condamné par la justice. 

En savoir plus...
- Rapport du commissaire spécial de police de Chalon-sur-Saône sur les anarchistes Guillon et Broutchoux, 28 mai 1900 (M 288)
- Etat signalétique confidentiel des anarchistes originaires de Saône-et-Loire ou résidant dans le département, [1923 ?] (M 291)
- Rapport du commissaire spécial de police de Chalon-sur-Saône sur les anarchistes Douhéret et Broutchoux, 5 août 1900 (M 166)
- Rapport du commissaire spécial de police de Chalon-sur-Saône sur une réunion de la Jeunesse révolutionnaire et antimilitaire de Montceau les Mines, 23 octobre 1900 (M 146)
- Registre matricule des conscrits de Saône-et-Loire, classe 1899, bureau de Chalon-sur-Saône, volume 4, matricule 1569.
- Registre d’écrou de la prison de Chalon-sur-Saône, case 166 (2 Y 180)
- Procès-verbal de notification d’un arrêté d’interdiction prononcé par la cour d’appel de Dijon concernant Benoît Broutchoux, 13 mars 1901 (M 194)

Sur le devant de la scène
Interdit de séjour en Saône-et-Loire et dans plusieurs autres localités, Benoît Broutchoux s’oriente vers le Pas-de-Calais, seul bassin minier où il n’est pas proscrit. Survient alors, le 10 mars 1906, la terrible catastrophe de Courrières dans laquelle vont périr 1099 mineurs sur 1800 au total. Un comité de grève est formé ; Broutchoux y prend une large place. S'attaquant notamment au syndicat dirigé par Basly, député-maire de Lens, qu’il juge trop modéré, Broutchoux se prononce pour une grève révolutionnaire. Pour les uns héros, pour les autres traître à la classe ouvrière, Benoît Broutchoux meurt miséreux en 1944.

En savoir plus sur les relations entre la Saône-et-Loire et Courrières en 1906 : 
- Copie d’un télégramme envoyé par Benoît Broutchoux à Etienne Merzet le 16 mars 1906 et rapports du commissariat de police de Chalon-sur-Saône sur les incidences locales des grèves de mineurs dans le Nord (M172)

La catastrophe de Courrières par la presse locale : Le Socaliste de Saône-et-Loire (PR114/1), Le Progrès de Saône-et-Loire (PR97/41 et 42), Le Courrier de Saône-et-Loire (PR13/76), Le Journal de Saône-et-Loire (PR63/48), Le Petit Chalonnais (PR89/19), L'Union républicaine de Saône-et-Loire (PR121/51)  et nationale avec L'Illustration (PR56/79).

 

 

Benoît Broutchoux (PR56/79, L'Illustration du 24 mars 1906 ) Vignette extraite de la BD Sang noir mettant en scène Benoît Broutchoux (p. 90). Première page d'un rapport de police concernant Benoît Broutchoux, 28 mai 1900 (M 288). Une du Progrès de Saône-et-Loire sur la catastrophe minière de Courrières (PR97/41).