Elèves à l'honneur au lycée Lamartine
Georges Duby et Alfred Golliard
Les archives des établissements scolaires sont une riche source d'informations pour qui s'intéresse à leur fonctionnement, aux élèves, à la pédagogie...
A titre d'exemple, le cahier d'honneur du lycée Lamartine de Mâcon compile les meilleures compositions d'élèves de 1856 à 1939 dont celles de deux élèves qui ont connu la postérité.
En marge de Rabelais, composition française par l'élève Georges Duby en 1935
Georges Duby (1919-1996), un historien majeur du Moyen-Age
Né à Paris dans une famille d’artisans, le jeune Georges Duby intègre le lycée Lamartine de Mâcon en 1935 et poursuit ses études secondaires jusqu’en 1937. C’est pendant cette période que la qualité de ses écrits est repérée et que certains d’entre eux sont inscrits dans le cahier d’honneur du lycée comme cette composition française En marge de Rabelais en 1935 ou cette version anglaise de 1937.
Poursuivant ses études supérieures d’histoire et de géographie à la faculté de Lyon, il obtient l'agrégation en 1942. Après quelques années dans l'enseignement secondaire et à l'Université il est nommé à la chaire d’histoire du Moyen Age de la faculté d’Aix-en-Provence en 1951.
En 1952, il soutient sa thèse de doctorat à la Sorbonne La société aux XIème et XIIème siècles dans la région mâconnaise et devient un spécialiste de cette période en dépoussiérant le genre, utilisant conjointement informations historiques et géographiques pour analyser la société médiévale. Elu à la chaire d’histoire des sociétés médiévales du Collège de France en 1970, puis à l’Académie française en 1987, Georges Duby fut un des médiévistes français les plus marquants du XXème siècle. Au fil de ses travaux de recherches et publications, Guerriers et paysans, Le Dimanche de Bouvines en 1973, L'Europe au Moyen Âge en 1979, puis dans des ouvrages collectifs comme l'Histoire de la vie privée (1985-1987), l'Histoire des femmes en Occident (1990-1992) il contribua à renouveler les méthodes et les objets de la discipline historique notamment dans le champ de l'histoire des mentalités.
Composition littéraire en l'honneur de Lamartine par l'élève Alfred Golliard en 1900
Alfred Golliard (1881-1944), un préfet résistant
Né à Bourg-en-Bresse, fils d’un chef de gare de la Compagnie des Dombes, Alfred Golliard est bachelier en lettres et philosophie au Lycée Lamartine à Mâcon quand il rédige sa Composition littéraire en l'honneur de Lamartine prononcée le 27 mai 1900 à l'occasion de l'inauguration du buste de Lamartine dans la cour du lycée. Poursuivant ses études au lycée Ampère de Lyon, il y côtoie des personnes qui l’influenceront comme Edouard Daladier son camarade, mais aussi Edouard Herriot, son professeur de Khâgne. Il occupera des postes dans les deux ministères Clémenceau (1906-1909 et 1917-1918) auprès de plusieurs ministres et secrétaires d’Etat radicaux ou radicaux-socialistes : Julien Symian originaire de Cluny, Etienne Clémentel, Paul-Morel.
Nommé en 1934, à l’âge de 53 ans, préfet du Jura, grâce à l’intervention d’Edouard Herriot, il est révoqué par le gouvernement de Vichy, en 1940. Il entre alors dans la clandestinité en rejoignant la Résistance et le réseau « Special Operation Executive » (SOE) à Cluny. Arrêté le 14 février 1944 en cette même ville, il est déporté et meurt assassiné dans la chambre à gaz du château d’Hartheim dans le camp autrichien de Mauthausen, le 16 août 1944.
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Retrouvez dans l'état des fonds concernant l'enseignement sous la cote 4 Tp l'inventaire des archives émanant des établissements scolaires, jusqu'à 1940 et celui des documents postérieurs à cette date dans l'inventaire 1257 W.
Les compositions de Georges Duby et Alfred Golliard :
