Mai-juin 1968, les lycéens revendiquent

En tête d'un cahier de revendications (1257W332)

En France, au cours des mois de mai et juin 1968, suite à une révolte universitaire parisienne, 9 millions de travailleurs, tous secteurs confondus, entrent en grève.

La contestation étudiante gagne la province par les universités et les lycées. Pour exemple, en Saône-et-Loire, un Comité d'action lycéens (CAL) est constitué le 20 mai 1968 au Creusot. Il se fixe pour objectif la réforme de l'enseignement et des examens, du baccalauréat notamment.

Parmi les composantes de cette agitation universitaire et lycéenne, on peut noter, pêle-mêle : 

  • une crise scolaire (arrivée massive des jeunes de la génération du baby-boom dans le supérieur non anticipée ; souhait de réformer l'enseignement...),
  • l'opposition à l'impérialisme américain et à la guerre au Vietnam,
  • l'inquiétude de la jeunesse face à l'avenir (chômage en hausse...),
  • un conflit de génération,
  • la propagation de nouveaux courants de pensée notamment d'extrême gauche,
  • la volonté de changer la société (révolution culturelle et libertés sexuelles notamment),
  • la remise en cause des autorités en place et de l'autorité en général, ...

En Saône-et-Loire, quelques documents émanant des établissements scolaires permettent de connaître les revendications des lycéens lors de ce printemps d'effervescence et de voir poindre, dans l'immédiat après 68, les réformes inspirées par elles.

En mai-juin 1968 des élèves du lycée technique et moderne nationalisé et collège d'enseignement technique (CET) de Montceau-les-Mines exposent leur vision de l'avenir.

Les élèves réclament entre autres (d'après les archives cotées 1257W332) :
- une plus grande participation à la vie de leur établissement et une meilleures représentation (élection de deux delégués de classe dans le mois suivant la rentrée ; présence de délégués élèves et d'un professeur-avocat lors des conseils de discipline ; création d'un journal scolaire...),
- une évolution des moeurs (mixité dans la cour ; mise à disposition d'une salle-foyer dans laquelle les élèves pourront se détendre et se rencontrer...),
- une réforme de la pédagogie scolaire (moins de cours magistraux, plus de débats et de travaux pratiques ; programmation des cours "importants", c'est-à-dire ceux qui exigent une grande concentration intellectuelle, le matin et des "cours plus légers" l'après-midi).