Affichage détaillé (Une chronique du secrétaire de mairie, Pierre Ferrier)
L'armistice et la main d'oeuvre étrangère
Etat de la population étrangère au Creusot - 29/03/1918
La rue envahit lors de l'annonce de l'armistice - 11/11/1918
Manifestation patriotique de 30 000 personnes - 17/11/1918
Transcription :
Puis l'arrêt de l'offensive allemande, l'offensive de Foch, victorieuse de façon ininterrompue jusqu'à la capitulation de nos ennemis, exaltèrent le sentiment patriotique ; nous revivions les jours bénis de l'union sacrée et le 11 novembre 1918, lorsque la signature de l'armistice fut connue, la rue fut envahie ; on s'embrassait ; on dansait ; on pleurait. C'était donc fini ! La France était sauvée et l'on ne tuerait plus. C'était sublime, c'était divin, c'était l'âme du pays qui vibrait d'un même souffle. Et cette joie folle avait parfois des manifestations comiques : j'ai vu un Chinois lancer maladroitement des confettis à un soldat américain coiffé d'un cornet en papier.
Le dimanche 17 novembre une foule évaluée à 30 000 personnes, conviée par le Maire, a pris part à une manifestation patriotique en l'honneur de la délivrance de l'Alsace-Lorraine et a défilé au cimetière de St Laurent devant le monument du Souvenir Français, sur lequel des couronnes superbes ont été déposées au nom de la Ville, au nom du Foyer alsacien-lorrain, au nom des mutilés et des médaillés, au nom des Serbes, des Grecs et des élèves du Cours supérieur. Des allocutions vigoureusement applaudies furent prononcées, puis la foule suivit docilement M. le chanoine Carrion, curé de St Laurent, au carré des soldats où un De profundis fut récité, suivi des cris de : Vive la France, Vive l'Alsace-Lorraine, Vive Dieu !
ETRANGERS – Au 29 Mars 1918, nous avions au Creusot 2 770 étrangers dont 1 700 Chinois, 240 Kabyles, 120 Portugais, 300 Espagnols, 95 Serbes, 250 Grecs, 50 Polonais, 15 divers.
SECOURS – L'avance allemande du printemps 1918 nous a amené, dans un état lamentable, un grand nombre de réfugiés de la région de Roye et d'Amiens pour la plupart, venus rejoindre un parent plus ou moins