Affichage détaillé (Une chronique du secrétaire de mairie, Pierre Ferrier)

Transcription :

Quelques jours après, nous lisions dans le Progrès de Saône-et-Loire une lettre de M. Dumay, ancien maire du Creusot en 1870-1871, rappelant la conduite, vraiment hautement française des Creusotins au mois d'octobre de l'Année Terrible. M. Dumay se dit heureux et fier, comme enfant du Creusot, de voir que la jeunesse actuelle de son pays a hérité de l'esprit patriotique qui animait sa devancière en 1870 et il termine comme suit :
" Si, par ailleurs, d'autres ouvriers, mobilisés dans les usines ont cherché à se soustraire à la loi, une fois de plus, ceux du Creusot ont prouvé qu'ils plaçaient l'intérêt général du pays au-dessus de leurs intérêts particuliers, et qu'ils se rendent compte que toutes les libertés conquises par la classe ouvrière depuis un siècle, tant dans le domaine économique que dans le domaine politique, disparaîtraient pour de nombreuses années si la barbarie teutonne venait à triompher de la civilisation humaine que représentent les armées de l'Entente, ce qu'il faut éviter à tout prix.
" Revenons au besoin à l'union sacrée de 1914 où nous vîmes autour du même tapis vert des représentants de la C.G.T., le grand rabbin et l'archevêque de Paris. S'il y a lieu plus tard de reprendre nos querelles intestines, il sera toujours temps de le faire quand, de gré ou de force, l'ennemi aura repassé la frontière. Mais sus à l'ennemi d'abord, et le vieux républicain que je suis est heureux de faire connaître publiquement aux jeunes métallurgistes du Creusot, par le Progrès de Saône-et-Loire, qu'il applaudit des deux mains leur belle attitude en face de la gravité de la situation ".