Affichage détaillé (Une chronique du secrétaire de mairie, Pierre Ferrier)

Transcription :

de deuil ; cette hâte, lorsque l'auteur est dans une situation à peu près aisée, est profondément choquante et elle est malheureusement assez fréquente.
BIENFAISANCE - Il nous reste maintenant à examiner le Creusot charitable. Les résultats des appels faits au public maintiennent bien la Ville à la tête du département, mais la mission des collecteurs, des quêteuses, de tous ceux qui, sous une forme quelconque, demandent pour autrui, est de plus en plus ingrate. La guerre est devenue un état presque normal ; la sensibilité est émoussée. L'importun qui vient toujours tirer cette même fibre de la pitié, si pantelante pourtant en 1914, mais dont la plaie est depuis longtemps cicatrisée, est reçu souvent fraîchement. Et l'importun, ce quêteur qui s'obstine à sentir, à penser, à son tour se dérobe sous la répétition des rebuffades et des affronts.
La Journée Serbe, le 2 juillet 1916, a donné le plus beau résultat avec 8 669 F, aussi M. le Préfet a-t-il remercié chaleureusement la Municipalité dans une lettre en date du 4 juillet dont j'extrais : " Il n'y a pas de termes assez éloquents pour apprécier un tel élan de générosité. Je ne puis que constater que votre illustre et laborieuse cité a tenu une fois de plus, dans cette oeuvre de solidarité vis-à-vis d'une pauvre petite nation martyre, à conserver le premier rang qu'elle a su s'acquérir, depuis le début des hostilités, dans toutes les oeuvres d'assistance etc... ". Le Creusot a fait un effort : c'est que nous avons des Serbes au Creusot et M. le Maire avait fait vibrer en même temps la corde sentimentale en rappelant les relations