Affichage détaillé (Une chronique du secrétaire de mairie, Pierre Ferrier)

Transcription :

s'était enfin décidé à avouer et ce stock fut réquisitionné.
La guerre a accentué une hostilité naturelle entre le producteur et le consommateur, entre la Ville et la Campagne. Aussi, au printemps de 1917 la culture maraîchère fit-elle au Creusot des progrès incontestables. Aucun terrain ne resta inculte ; les verses les plus récentes furent retournées, ensemencées. Comme nous l'avons dit plus haut, les pommes de terre eurent surtout l'honneur d'être au premier plan des préoccupations et leur rameaux verts devinrent la parure de tous les alentours. La Municipalité encouragea le jardinage ouvrier par une affiche du 9 Mars où elle annonçait que le Conseil Municipal avait voté des prix en argent en faveur des particuliers qui obtiendraient le meilleur résultat, d'abord dans les terrains défrichés par eux, puis dans des terrains précédemment en culture.

SITUATION FINANCIERE - Si maintenant nous explorons, autant qu'il nous est possible de le faire, le porte-monnaie de nos concitoyens, nous constatons, qu'en papier tout au moins, il est bien garni. L'ouvrier a de bonnes journées ; il dépense sans compter, follement parfois. Le paysan vend aussi cher qu'il le veut ; il thésaurise pour acheter des terres. L'argent fait oublier que par ailleurs l'on se bat et parfois la famille du soldat tombé pour la France demande, le jour même où, avec ménagements, le deuil qui la frappe lui est annoncé, quelles formalités elle doit remplir pour toucher le secours immédiat, dit secours