Affichage détaillé (Une chronique du secrétaire de mairie, Pierre Ferrier)

Transcription :

rien donner ; bref, la mesure envisagée ne rend pas son plein et entier effet. Enfin le 13 mars, le mot de " réquisition " ayant été lancé, tout rentre dans l'ordre et les nombreux bons de priorité délivrés par la Mairie font plier la volonté des vendeurs et l'égoïsme des clients.

CRISES DIVERSES - Nous avons eu encore la crise du sel, puis, en septembre octobre 1915, la crise de l'essence, la crise du pétrole, la crise du savon. En réalité et à tour de rôle presque toutes les denrées les plus indispensables sont devenues rares, sans cependant jamais manquer d'une façon absolue et sans que la population ait réellement souffert. Naturellement les bureaux de la Mairie ont entendu les récriminations acerbes de quelques ménagères revêches ; la plupart des Creusotins acceptèrent toutefois assez placidement les divers désagréments que leur imposait l'état de guerre.

SUCRE - Mais la question du sucre fut, pour la foule, l'une des plus palpitantes et, avec une apparence de raison, les poilus pouvaient écrire plaisamment " les civils tiendront pourvu qu'on leur donne du sucre ". C'était depuis longtemps à qui ferait la plus forte réserve de sucre et tout arrivage était pris d'assaut par les plus hardis, les moins scrupuleux. Aussi, en décembre 1916, la création d'une carte communale fut-elle décidée au Creusot ; cette carte fut précédée d'un recensement numérique de la population qui accusa 38 031 résidants dont 32 730 personnes demeurant au Creusot avant la guerre, auquel chiffre il y a lieu d'ajouter les services militaires, 975, les hôpitaux militaires, 294, l'Hôtel-Dieu, 162, les Algériens, Espagnols et Chinois, 933, enfin les prisonniers de guerre, 861, soit une population totale de 41 250 personnes.