Affichage détaillé (Une chronique du secrétaire de mairie, Pierre Ferrier)

Transcription :

POMMES DE TERRE - La persistance de la neige et du froid (le 18 avril au matin nous avons eu de la neige sur les toits et dans les rues) eut du reste des conséquences aussi fâcheuses que multiples. Les pommes de terre, rares déjà dès la récolte, ne purent être transportées et furent gelées chez les nombreux cultivateurs qui avaient négligé de prendre les précautions usitées. Il y eut une crise des pommes de terre, crise assez grave qui raréfia la marchandise et augmenta son prix dans une proportion inconnue jusqu'à ce jour.
La Municipalité dut faire des achats d'abord pour la consommation, puis pour la plantation, chacun tenant à s'assurer contre la pénurie possible du précieux tubercule pour la saison à venir. Les opérations effectuées ont porté sur un total de 10 wagons, soit exactement sur 96 000 kilogrammes ; le prix de revient moyen des pommes de terre emmagasinées a été de 29,30 les 100 kilogrammes, les prix gare départ ayant varié entre 19 à 31 francs.
La vente a été faite à 33 et 34 francs les 100 kilogrammes pour la plantation, c'est-à-dire à peu près au prix de revient et a porté sur 20 000 kilogrammes.
Sauf depuis les derniers jours de mai, les pommes de terre pour consommation n'ont été vendues qu'aux familles nombreuses, soit au prix de revient, soit même souvent à un taux quelque peu inférieur ; ce prix de vente, de 0,85 F et 0,95 la mesure de 5 litres alors que les cours du commerce étaient de 1,10 F, 1,30 et 1,50, a dû être élevé progressivement à 1,20 et 1,25