Affichage détaillé (Une chronique du secrétaire de mairie, Pierre Ferrier)


Livret3FerrierLeCreusot_1916_1917p10

Rixe mortelle

Rixe mortelle entre un ouvrier mobilisé et un Chinois au Café Bouchot. - 23/11/1916

Transcription :

d'un ouvrier chinois et le sac complet du café Bouchot, rue St Claude. Une rixe fut provoquée par un ouvrier mobilisé en déplacement au Creusot, nommé Bonnot, lequel avait brutalisé des Chinois inoffensifs se rendant à leur cantonnement ; au cours de cette rixe un Chinois fut frappé d'un coup de couteau par un compagnon de Bonnot. Tous les ouvriers chinois du quartier, appelés à la rescousse par un coup de sifflet, firent alors le siège du café Bouchot que venaient de traverser Bonnot et ses camarades, puis, pénétrant dans l'établissement, saccagèrent tout ce qui tombait sous leurs mains ; un consommateur, effaré par cette irruption, prétendent les uns, malmené par les Chinois, d'après ses propres dires, tira un coup de révolver à bout portant et blessa mortellement l'un d'eux. Les Chinois ne pouvant se saisir du meurtrier emmenèrent comme otage dans leur cantonnement l'un des compagnons de Bonnot légèrement blessé dont ils décidèrent la mort et le frère du Chinois blessé devait être l'exécuteur de la sentence. Au dire des gendarmes et agents présents, lesquels furent bousculés et dont l'un fut frappé, la scène dépassait en horreur tout ce qui se pouvait imaginer et cette scène se déroulait la nuit, au milieu des cris, des vociférations incompréhensibles de tout le cantonnement en furie. Il fallut agir de ruse pour soustraire la victime à une mort certaine et épouvantable. Le surlendemain l'intervention d'un délégué du Ministère de la Guerre fut nécessaire pour amener les Chinois à reprendre le travail. Les obsèques de leur compatriote eurent lieu sans incident en présence de tous les Célestes.



Aucun commentaire