Affichage détaillé (Une chronique du secrétaire de mairie, Pierre Ferrier)

Transcription :

EMPRUNT DE LA DEFENSE NATIONALE
o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o
Mes chers concitoyens,
Le Gouvernement, par la voix de M. le Ministre des finances, fait appel à l'épargne française. Il offre des rentes rapportant cinq et demi pour cent et demande à chacun de verser aux caisses publiques tout son avoir. Il nous demande donc d'avoir confiance au pays, de hâter la fin de la guerre terrible qui nous angoisse tous et qui brise si cruellement certains d'entre nous.
Les Creusotins, dès le premier appel de la Patrie, ont offert leurs forces et leur vie, et toujours sur le champ de bataille ils ont fait bravement tout leur devoir. Puis ils ont tous apporté leur or, lorsque cet or a été nécessaire. Aujourd'hui que les circonstances les favorisent, ils se lèveront en masse au nouvel appel du Pays et toutes leurs économies, toutes leurs réserves, modestes et grandes, sans restriction aucune, seront confiées à la France.
M. Ribot, Ministre des finances, l'a dit avec raison : conserver une réserve lorsque l'ennemi souille notre sol, lorsque l'apport de cette réserve doit abréger les souffrances de ceux qui sont chassés de leurs foyers, de ceux qui luttent et meurent, lorsque cet apport doit hâter la victoire française sans laquelle il n'y a pas de paix possible, serait une lâcheté, une sorte de trahison, en même temps que la pire des imprévoyances.
Le Creusot n'a jamais été, Le Creusot ne sera encore