Affichage détaillé (Une chronique du secrétaire de mairie, Pierre Ferrier)
Crise de la boucherie
Arrêté municipal sur la taxation de la viande - 04/02/1916
Transcription :
MES CHERS CONCITOYENS,
Du fait de la guerre, la loi de l'offre et de la demande, qui doit normalement régler les rapports entre producteurs et consommateurs, ne peut jouer son rôle habituel. D'autre part, l'arrivée au Creusot d'un grand nombre de ménages extérieurs, de ménages provenant des départements envahis notamment, dépourvus de tout, crée à la Ville du Creusot le devoir de mettre à la disposition de chacun de la viande à bon marché.
Le Maire de la Ville du Creusot croit devoir faire appel à la boucherie, en lui demandant de considérer que la taxe n'est pas une mesure vexatoire à son encontre, mais qu'elle a simplement pour objet de favoriser le petit, le faible, et en l'engageant à appliquer cette taxe en toute loyauté, en toute conscience ; il lui demande de maintenir pour les morceaux supérieurs et pour la viande non taxée (veau, mouton, porc) des prix toujours raisonnables qui ne puissent provoquer aucune critique fondée, ni nécessiter aucune intervention nouvelle.
Il demande à ses concitoyens d'envisager froidement, sainement, toutes les difficultés résultant au point de vue économique de l'état de guerre, de ne pas jeter l'anathème à une catégorie de Français, producteurs ou commerçants. Les boulangères, les bouchères, ont, du fait de la mobilisation des patrons, de grandes difficultés à surmonter, des dépenses extraordinaires à engager dues à la cherté de la main-d'oeuvre et souvent aussi aux exi