Affichage détaillé (Une chronique du secrétaire de mairie, Pierre Ferrier)


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Crise de la boucherie

Arrêté municipal sur la taxation de la viande - 04/02/1916

Transcription :

qu'il n'y avait pas de malheureux en notre ville et concluaient qu'il n'y avait pas lieu pour la Municipalité de prendre fait et cause pour les ouvriers à l'abri du danger contre les femmes des bouchers mobilisés qui peinaient pour maintenir leur clientèle. En présence de ces refus, M. le Maire prit, le 4 février 1916, un arrêté taxant la viande de boeuf des trois catégories inférieures à 1,75 F, 2 F et 2,50 F le kilogramme ; les morceaux supérieurs représentant la moitié du poids de viande totale échappaient à la taxe, de même que le mouton et le veau. Cette demi-mesure avait pour objet de mettre de la viande à la portée de toutes les bourses, de permettre à chacun d'avoir son pot-au-feu, de favoriser les réfugiés, les veuves, les familles nombreuses, car, n'en déplaise aux bouchers, s'il y a moins de malheureux au Creusot qu'ailleurs, il en existe. A un autre point de vue la taxe de la viande a toujours été reconnue fort difficultueuse et toute taxe défectueuse constitue une arme à double tranchant ; en laissant hors de la taxe la moitié du boeuf ainsi que le veau et le mouton, M. le Maire réservait une soupape de sûreté sauf, après expérience, à étendre la timide mesure du début.
Les bouchers avaient en outre l'obligation d'afficher le prix officiel dans leurs boutiques et d'afficher en outre le prix de vente des morceaux non taxés.
L'affiche annonçant la taxe était suivie d'un appel à la raison et au calme s'adressant tant au consommateur qu'au boucher ; nous croyons devoir le citer :



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