Affichage détaillé (Une chronique du secrétaire de mairie, Pierre Ferrier)


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Pénurie de farine

Pénurie de farine pendant 3 jours - 05/06/1916

Transcription :

ne fut jamais expédiée. Pourquoi ? Là est la clef du mystère.
La crise était grave en tout cas et en effet le 5 juin certains boulangers n'eurent plus de farine ; leur nombre s'accrut le 6. La Municipalité envoya ses agents auprès des boulangers et des coopératives qui avaient un approvisionnement et obtint des prêts aux boulangers démunis ; nous avons constaté que les coopératives se mirent en général avec plus de bonne volonté que les boulangers à la disposition de l'Administration. M. le maire envoya télégrammes sur télégrammes au Ministère du commerce à la Préfecture, à l'Administration de la guerre et obtint le prêt par la sous-intendance de Chalon de 100 sacs de farine et le prêt par la Manutention de Nevers de 500 autres sacs ; les farines de Chalon furent amenées gratuitement par un camion automobile de MM. Schneider et Cie et celles de Nevers furent convoyées d'urgence par M. Demère, représentant en farine. C'est l'intervention rapide de MM. Schneider et Cie, donnée sans hésitation dès la première démarche verbale, qui para au plus pressé et conjura la crise.
Enfin les minotiers Guillemaud et Dumay furent, comme nous l'avons dit, officiellement réquisitionnés de fournir une partie déterminée de leur production des 7 et 8 juin à la Municipalité au lieu d'en livrer la totalité à leurs clients habituels. Très docilement ils obtempérèrent à cette mise en demeure, d'une légalité douteuse, quoique amplement justifiée par les circonstances. La crise aiguë dura les 5 et 6 juin et se calma quelque peu le 7. Les journées des 6 et 7 juin parurent longues à la Municipalité. Quelques boulangers avaient en effet dû fermer leur boutique, faute de farine, d'autres avaient réduit le nombre de leurs fournées et les clients de certaines maisons ne purent



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