Affichage détaillé (Une chronique du secrétaire de mairie, Pierre Ferrier)

Transcription :

farine, la Municipalité avait ordonné le recensement hebdomadaire des stocks des boulangers. Les treize recensements, échelonnés du 17 avril au 1er août, accusèrent au début de 270 à 320 quintaux, puis s'abaissèrent au chiffre inquiétant de 97 quintaux le 5 juin pour remonter progressivement et atteindre 368 quintaux le 13 juillet. Les quantités indiquées par la boulangerie étaient un indice, elles n'étaient pas dans les moments difficiles, l'expression loyale de la vérité et Le Creusot, qui consommait en juin environ 150 quintaux de farine par jour, n'a jamais vu son stock abaissé à 97 quintaux ; il n'a à aucun moment dû être inférieur à 200 quintaux.
Arrêtons-nous quelques instants sur la crise aiguë qui a remué Le Creusot les 5, 6 et 7 juin. La Chambre de commerce avait mission d'alimenter le département en farine, comme nous l'avons vu plus haut. Or il avait été convenu que nous recevrions (lettre du 24 mai) chaque jour 100 quintaux de farine de Chalon indépendamment d'un envoi de 1.000 quintaux devant émaner du Ministère du commerce et nous permettre de constituer une réserve. Nous avons bien reçu 800 quintaux de Paris, mais Chalon ne nous a envoyé au total que 400 quintaux, la Chambre de commerce elle-même n'ayant pas obtenu les envois promis.
Voyant cette situation nous demandons téléphoniquement le 30 mai un envoi de 1.000 quintaux de Paris, commande confirmée par lettre et transmise sans délai par le canal de la Préfecture au Ministère du commerce. Mais contrairement à la conviction de la Chambre de commerce avec laquelle nous correspondions journellement par voir téléphonique, cette commande, qui devait d'après les précédents nous parvenir vers le 3 juin