Affichage détaillé (Une chronique du secrétaire de mairie, Pierre Ferrier)
Pénurie de farine
Abaissement du prix du pain - 15/12/1915
Boulangers sans farine - 01/04/1916
Transcription :
cembre 1915 ; cette taxe eut pour conséquence l'abaissement de celle du pain de 0,45 F à 0,43 F et 0,42 F les 13 décembre 1915 et 18 janvier 1916. Mais l'augmentation croissante du prix de la main-d'oeuvre, jointe à la pénurie de la farine, dont le prix de revient dépassa sensiblement celui de la taxe comme nous le verrons plus loin, motiva l'élévation du prix du pain à 0,45 F.
Dès le mois de mars – il était déjà trop tard – une circulaire préfectorale datée du 20 demandait le recensement du blé. L'Administration prévoyait donc une crise de la farine et s'efforçait de prendre les mesures appropriées. Mais, comme nous l'avons dit plus haut le blé fuyait ou se cachait ; il engraissait les animaux de la ferme – dans certaines exploitations du canton de Montcenis notamment – ou se dissimulait dans les greniers. Les minotiers payaient 32,33 francs et parfois plus le blé taxé 30 F et vendaient leurs farines 44 et 45 francs alors qu'elles étaient taxées 42 F. Aucun écrit ne venait du reste compromettre ni les vendeurs ni les acheteurs ; chacun se plaignait mais personne ne signalait l'abus à l'Administration préfectorale et la taxe du blé comme celle de la farine restèrent lettre morte ; la pénurie de marchandises fut plus forte que toutes les barrières opposées par l'Administration à la hausse des cours. A partir des derniers jours de mars, quelques minotiers cessèrent leurs envois, les sorties de farine et de blé furent interdites dans la plupart des départements, en Saône-et-Loire notamment, de sorte que plusieurs boulangers se trouvèrent sans farine dès le début d'avril.
Les boulangers du Creusot firent, comme ceux des autres localités, appel à la Municipalité, mais naturellement attendirent d'être totalement démunis pour exiger des livraisons