Affichage détaillé (Une chronique du secrétaire de mairie, Pierre Ferrier)

Transcription :

toujours mieux, toujours plus, de faire tout ce qui serait nécessaire pour atteindre le but envisagé.
Cet état d'âme s'est trouvé stimulé de temps à autre par un film cinématographique, par une représentation théâtrale bien à portée de l'âme populaire, mais il a trouvé surtout un levier puissant en l'intéressante conférence que vint faire en nos murs le 14 avril 1916 M. l'abbé Wetterlé , le vaillant député francophile de l'Alsace ; cette conférence avait pour titre " Pourquoi nous devons aller jusqu'au bout ". La salle de théâtre où, sur la scène, aux côtés du conférencier avaient pris place les autorités civiles, militaires et religieuses, était comble ; la recette atteignit 986 francs. Les applaudissements crépitaient de toutes parts lorsque le conférencier, s'appuyant, non seulement sur les battements de son coeur, mais sur des données précises, sur des documents officiels du Reichstag, sur des chiffres, nous prouva que l'Allemagne avait prémédité, avait voulu la guerre, mais que cette guerre, du fait que le coup de bélier qui devait nous jeter aux genoux du vainqueur n'avait pas porté, ne pouvait plus amener que la défaite de l'assaillant. La situation économique, la situation politique, la situation morale de l'Allemagne, M. l'abbé Wetterlé la connaît et nous l'a fait connaître. " Lorsque l'Allemand se sentira perdu il sera d'une platitude dont le Français ne peut se faire une idée " nous a-t-il dit et répété et m'a-t-il redit encore après la conférence dans la longue conversation que j'eus la satisfaction d'avoir avec lui en qualité de compatriote. Et lorsqu'une petite fille costumée en Alsacienne offrit au conférencier un bouquet, accompagnée par un tout jeune et charmant sous-lieu