Affichage détaillé (Une chronique du secrétaire de mairie, Pierre Ferrier)
Contrôle et répression
Reprise des pouvoirs de police par l'autorité civile - 01/09/1915
Ivrognes emmenés à la prison de la Place - 30/04/1916
Transcription :
protection pour leurs enfants, ou des renseignements en vue d'une séparation régulière.
D'autre part, le Commandant d'Armes d'abord, le Préfet ensuite, lorsqu'en septembre 1915 l'autorité civile reprit ses pouvoirs de police, furent dans l'obligation de fermer ou d'interdire aux militaires de nombreux débits de boisson pour fermeture tardive, pour vente d'absinthe , pour vente à des militaires en dehors des heures réglementaires, c'est-à-dire avant 5 heures du soir, et après 8 ½ heures en semaine ou, le dimanche avant 11 heures et après 9 heures du soir.
Les gendarmes furent obligés de procéder, les jours de paie, à de véritables rafles de mobilisés ivres, à tel point que le 30 avril 1916 les ivrognes ramassés à la porte des chantiers du Breuil durent être entassés dans une voiture réquisitionnée et conduits à la prison de la Place ; ce jour-là, les gendarmes furent insultés et les coupables naturellement furent déférés au Conseil de guerre.
Les mesures sévères prises par l'autorité militaire amenèrent un peu de calme, un peu de retenue.
Le Creusot ne souffre pas de la guerre ; il oublie un peu sans doute, tant il est vrai que l'accoutumance émousse toutes les sensations, si vives dussent-elles être, tant il est vrai que le danger auquel on n'est pas personnellement exposé n'émeut que passagèrement, n'émeut qu'à demi.
L'inconduite des femmes en deuil est la plus choquante ; elles sont peu nombreuses, les veuves de la guerre qui prostituent leur voile de crêpe, mais il en est. Nous avons besoin pourtant de vouer à la femme qui souffre, à la femme brisée, à la