Affichage détaillé (Une chronique du secrétaire de mairie, Pierre Ferrier)


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Tombes des soldats morts au Creusot

Demande du maire de fleurir les tombes des soldats morts au Creusot - 24/10/1914

"Les tombes de nos morts glorieux formaient de véritables jardins" - 01/11/1914

Transcription :

TOMBES DES SOLDATS MORTS AU CREUSOT – Puisque nous parlons de l'élan qui avait ouvert tous les coeurs et toutes les bourses aux misères qui nous entouraient, nous ne saurions passer sous silence la piété affectueuse dont les tombes des soldats morts dans nos hôpitaux ont été entourées. Des mains pieuses les avaient ornées de fleurs qui, par enchantement, se trouvaient constamment renouvelées. Ce n'étaient pas des tombes d'inconnus, abandonnées à l'herbe folle, oubliées dans un coin du cimetière ; ces tombes étaient bien les nôtres. Et lorsque la chute des feuilles, annonce de l'hiver, lorsque la certitude que nos soldats passeraient les jours froids dans les tranchées, vinrent donner à chacun l'occasion de se recueillir plus encore, lorsque les pensées grises furent à l'unisson du ciel gris et brumeux, cette piété redoubla, et le 1er novembre les tombes de nos morts glorieux formaient de véritables jardins. L'appel suivant, que M. le Maire fit apposer le 24 octobre, fut compris par tous et la visite pieuse, au son des cloches lugubres, au bruit du vent dans les branchages, que tous nous avons faites à nos cimetières, était des plus émotionnantes.
" Mes chers concitoyens,
En vous rendant au cimetière à l'occasion de la Toussaint, pour fleurir et orner les tombes de vos parents, de vos amis, déposez en passant une petite fleur sur les tombes des soldats français que le Champ de bataille nous a envoyés et qui, malgré tous les soins dont médecins et infirmiers les ont entourés, malgré notre affectueuse sollicitude à tous, sont morts en notre Ville.
Saluons bien bas ces victimes du devoir, dont les poitrines ont fièrement barré la route à l'envahisseur, et qui ont montré le chemin à ceux qui demain le bouteront hors de France.
La Municipalité sait pouvoir compter sur la piété patriotique de chacun.
Le Creusot, 24 octobre 1914
Dr Rebillard



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