Affichage détaillé (Une chronique du secrétaire de mairie, Pierre Ferrier)


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Secours aux réfugiés

Arrivée des évacués de l'hospice civil d'Arras - 03/11/1914

Convoi de 36 personnes évacuées d'Arras - 18/11/1914

Dernier convoi de réfugiés : 17 femmes et enfants venant de Condé-sur-Aisne et un vieillard de Fourmies - 09/03/1915

Transcription :

Et tout ce convoi fut dirigé sur l'Hôtel-Dieu, que nous ne pûmes prévenir à l'avance, n'ayant été informés nous-mêmes de l'arrivée de ces malheureux qu'à 8 h ¾ par le chef de gare. Leur installation hâtive et de fortune fut complétée peu à peu. Sur les 100 personnes ainsi admises, quelques décès furent à déplorer, notamment celui d'un enfant inconnu, qui, au dire des religieuses, fut apporté à l'hospice pendant le bombardement ; des amputations furent nécessaires. Les enfants assistés furent placés à la maison de retraite, les non malades et les malades guéris furent, au fur et à mesure des possibilités, placés en ville ou rapatriés auprès des parents qui consentaient à les recevoir ; les incurables furent dirigés sur l'asile départemental, d'abord le 18 novembre par un convoi de 36 personnes, puis, par convois isolés. Le convoi du 18 novembre contrastait avec celui du 3 : les vieillards, les incurables, les idiots étaient reposés, lavés, et semblaient moins vieux, moins idiots, plus vivants.
Un dernier envoi de réfugiés, ou plus exactement de rapatriés, fut dirigé sur Le Creusot le 9 mars 1915 ; il comprenait 17 femmes et enfants venant de Condé-sur-Aisne, et un vieillard atteint de surdité venant de Fourmies. Ces personnes, des cultivatrices pour la plupart, n'avaient pas eu à souffrir des atrocités commises par ailleurs, mais toutes déclaraient que les soldats allemands, qui les premiers, étaient arrivés dans leur pays, étaient de véritables brutes ivres. Elles ajoutaient que transportées par les Allemands en arrière de la ligne de bataille, dans un pays abandonné, elles avaient constaté que les soldats âgés qui occupaient le territoire étaient en général convenables, que certains avaient même donné de la viande pour les enfants sans la faire payer, que surtout les Alsaciens Lorrains étaient bons pour les Français ; l'un d'eux disait " Moi je suis soldat prussien, mais pas prussien. Mon père a fait la campagne de 1870 et mon petit garçon sera un camarade du vôtre, Madame ; il sera aussi soldat



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