Affichage détaillé (Une chronique du secrétaire de mairie, Pierre Ferrier)
Secours aux réfugiés
Arrivée des familles des usines Schneider de Paris - 30/08/1914
Secours aux réfugiés venus de l'est - 05/09/1914
Transcription :
5 septembre, pour répondre à l'appel du Maire, publié au son du tambour, et très facilement les 63 personnes, employés de la Cie de l'Est, évacués de Reims et originaires, pour la plupart, de la région de Longwy, Longuyon, furent, avec leurs familles, pris en pension gratuitement par des particuliers généreux. Par eux, on eut confirmation des atrocités commises par les Allemands dès leur entrée sur notre territoire. Ces évacués restèrent au Creusot, les uns quinze jours, d'autres un mois à six semaines, puis furent rappelés par leur Cie aux postes où on les jugeait utiles.
La marche rapide des ennemis vers Paris nous avait valu dès les derniers jours d'août l'arrivée en masse des familles des ouvriers et employés des usines Schneider et Cie résidant à Paris, près du siège social, ou à Champagne-sur-Seine et qui avaient au Creusot, soit leur famille, soit d'anciens amis plus ou moins oubliés, soit des parents plus ou moins proches, auxquels on venait se confier. Tous ces déracinés, des femmes pour la plupart, sont partis affolés avec les enfants, craignant d'être à leur tour victimes des procédés odieux dont avaient si cruellement pâti les Belges et les Lorrains. Les toilettes de ces nombreuses Parisiennes, toujours un peu plus marquantes que celles de nos bonnes Creusotines, modifièrent l'aspect de nos rues et soulignèrent ostensiblement les relations qui, par l'usine Schneider et Cie, existent entre notre ville et la Capitale.
Mais une partie des arrivants se trouvaient dépourvus de tout ; les parents étaient pauvres, et Le Creusot eut pitié. Quelques femmes étaient en possession de leur certificat d'admission aux allocations de l'Etat, mais ces certificats étaient payables à Paris et les formalités du transfert demandèrent de un à trois mois. Il leur fut remis, pour leur permettre de patienter, des bons de pain, de viande, de lard et quelques secours en espèces. Les lenteurs des transferts, dont nous ne pouvions cependant être responsables à la Mairie du Creusot, nous valurent bien quel