Affichage détaillé (Une chronique du secrétaire de mairie, Pierre Ferrier)
Traitement des blessés et des réfugiés
Passage de 900 blessés affamés - 24/08/1914
Prise en charge des réfugiés - 05/09/1914
Transcription :
d'un ancien ministre, M. Messimy, je crois, après sa visite des champs de bataille de Turquie " Ne soyons pas des vaincus ".
Les blessés étaient entassés dans des wagons à bestiaux ; le service des stations halte-repas était surchargé, de sorte que les malheureux avaient parfois faim. Le 24 août, le chef de gare signale à la Mairie vers 6 heures du soir qu'à 7 heures doit passer en gare du Creusot un train de 5 à 600 blessés qui n'ont pu être ravitaillés à la station de Montchanin. Chacun se met en route pour chercher tout le pain disponible dans les boulangeries, de la charcuterie, du fromage, du chocolat, de la limonade etc... nous y ajoutons quelques pots de confitures fabriquées avec des fruits donnés pour les soldats de passage et qui n'ont pu être distribués, des boîtes de conserves. Des tables sont aménagées en hâte sur les quais de la gare ; les morceaux sont découpés. Enfin, vers 7 heures ¾ arrive un train, non de 5 à 600, mais de plus de 900 blessés affamés, les plus malades couchés sur la paille des wagons à bestiaux. Ils se jettent sur les provisions ; l'ordre peut difficilement être établi et les provisions sont insuffisantes. Des cyclistes courent dévaliser les magasins non encore visités, et vers 8 heures ¾ le train repart sans que satisfaction ait pu être donnée à tous ces malheureux.
Un service de boissons chaudes (thé, café, lait) fut organisé en gare les jours suivants par des dames du Creusot avec le concours de la Municipalité, mais les grands convois de blessés circulant moins nombreux sur la ligne Chagny-Nevers, l'arrêt des trains étant reconnu insuffisant pour permettre de soulager efficacement les passants, ce service fut, sur les indications de la Cie P.L.M., supprimé après 15 à 20 jours de fonctionnement.
EVACUES ET REFUGIES – L'avance des Allemands allait nous amener aussi le triste défilé des évacués et des réfugiés, lamentables et innocentes victimes de la guerre d'abord, de la barbarie de nos ennemis surtout. La foule, à la compassion facile mais inconstante, s'est portée en masse à la mairie le