Affichage détaillé (Une chronique du secrétaire de mairie, Pierre Ferrier)


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L'arrivée de blessés et premières nouvelles de la guerre

Premiers télégrammes officiels - 05/08/1914

Arrivée des premiers blessés - 08/08/1914

Transcription :

gare, le mur de soutènement de la rue Mamby, y stationnait une partie de la nuit ; elle se pressait le long du chemin conduisant de la gare aux hôpitaux. Le prêtre qui a recommandé aux femmes de s'occuper de leur ménage et de leurs enfants au lieu de passer leur temps à la gare avait certes bien raison, mais ne faut-il pas chercher le motif de cette obstination à tout tenter pour voir la silhouette d'un blessé dans la déroute morale qui a suivi le départ des êtres chers, dans l'inquiétude où chacun se trouvait, dans la possibilité de reconnaître un des siens sous ces pansements sanglants et maculés.
Le cortège fait aux blessés, d'où perçait une angoisse religieuse, devait rappeler le cortège fait par les saintes femmes au Christ portant sa croix.

TELEGRAMME OFFICIEL
NOUVELLES DE LA GUERRE – Par son affiche du 3 août, le Maire avait bien mis la population en garde contre les bruits fantaisistes pouvant être mis en circulation, mais chacun n'en colportait pas moins l'annonce de victoires plus ou moins étranges : Metz bombardé, Metz pris, nos troupes à Saverne. Et ces nouvelles étaient toujours tenues d'une source très sûre, d'un employé de chemin de fer ou d'un officier venant du front. Le télégramme officiel donnant les nouvelles du théâtre de la guerre fut d'abord copié à la main pour être affiché au-devant de la Mairie, puis tiré sur gélatine et affiché à 9 emplacements différents, puis enfin imprimé au cyclostyle, et vendu, à partir d'octobre, au profit des militaires aux Armées et des militaires blessés.
Ah ! ces premiers télégrammes. Combien avidement ils étaient lus ! Nous les recevions à toute heure de la nuit et sitôt reçus, nous les copiions et les affichions. Dès 3 h ½ du matin, la foule se pressait alentour, et de mon lit j'entendais la voix monotone du lecteur bienveillant qui portait la bonne parole aux illettrés ou aux nombreuses personnes trop éloignées pour lire elles-mêmes. Et un lecteur remplaçait sans arrêt le précédent jusqu'à



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