Affichage détaillé (Une chronique du secrétaire de mairie, Pierre Ferrier)
La pénurie de farine
Intervention de la Ville pour le ravitaillement en farine - 05/08/1914
- 10/09/1914Le ravitaillement en farine redevient normal - 30/09/1914
Transcription :
qui a vu sa largeur portée de 2,50 m à 6 mètres.
PENURIE DE FARINE – Mais si la Municipalité s'était employée à prévenir la misère et le découragement, encore fallait-il que la Ville fût approvisionnée. Or, le manque de farine se fit sentir sans tarder. Le trafic était suspendu sur les voies ferrées et les approvisionnements de la boulangerie étaient insignifiants. Dès le 5 août et jusque vers le 10 septembre, la Municipalité du faire chercher, en voiture d'abord dans les moulins des alentours, puis en automobile dans les moulins de Chagny, Fléty (Nièvre), St Léger-sous-Beuvray, tous les sacs de farine disponibles, pour les vendre un à un aux boulangers dans une des salles de la Mairie. MM. Dupuis et Vélato, qui très aimablement se mirent avec leur automobile à la disposition de la Ville, ne purent, lors de certains voyages, obtenir des moulins que 3 ou 4 sacs de farine ; ceux-ci manquaient de bras et le blé se faisait rare à la veille de la récolte et après les opérations des Commissions de ravitaillement. La production régionale, insuffisante, était disputée par toutes les localités. Enfin, M. le Maire obtint, par l'entremise de M. le Préfet, qu'une quantité de farine déterminée (124 quintaux) pût nous parvenir de Lyon par voie ferrée. La situation s'éclaircissait, mais ces 124 quintaux ne représentaient pas la consommation de 2 journées ; il fallut correspondre journellement avec des fournisseurs, avec l'Administration préfectorale pour avoir la faveur, tantôt d'une livraison, tantôt d'une autorisation de transport sur la ligne comprise dans la zone des armées. Le 30 septembre, M. le Préfet faisait envoyer par le service de l'Intendance de Bordeaux 700 quintaux d'excellente farine, dont les boulangers ne firent que des éloges. Puis le trafic redevint normal ; la meunerie s'organisa : des stocks étrangers arrivèrent en France grâce à la maîtrise des mers que nous assurait la suprématie des flottes anglo-françaises et la Municipalité n'eut plus à intervenir.