Affichage détaillé (Armorial des communes)
De gueules au château d'argent à 3 tours crénelées de sable, celle du milieu ajourée et ouverte du champ, au chef d'azur chargé de 3 fleurs de lys d'or supportant une croix de la légion d'honneur.
Le centre du blason représente le château (castrum antique et ses murailles) qui est l'emblème de la liberté conquise après les luttes aux XVIe et XVIIe siècles. La croix de la légion d'honneur est le symbole des glorieuses pages de l'épopée napoléonienne (défense contre les Autrichiens en janvier 1815). La légion d'honneur ayant été décernée par l'empereur, cette distinction peut figurer dans le champ de l'écu comme pour Chalon-sur-Saône et Saint-Jean-de-Losne. Le chef de France a été concédé le 21 octobre 1362 par le roi Jean le Bon, le lys rappelle donc la royauté.
On trouve ce blason dans le hall de la mairie en motif sur le carrelage ; on le voit également peint dans l'église Saint-Valénen. Il est aussi sculpté sur le monument aux morts ainsi que sur un monument du jardin de l'abbaye.
Martin, Jean, "Armorial du pays de Tournus" de 1920, réédité en 1976."Armorial de Haute-Marne" de Daguin, p. 19.
Taussin, Henri "Les villes décorées de la Légion d'honneur", Paris, Emile Lechevalier (1848).Le plan gravé de Tournus" De Saint-Julien de Balleure.
Le blason de Tournus a été modifié à plusieurs reprises après la délibération de la mairie ; la croix était avant en dessous du château, la forme du château était différente. Les premières armoiries sculptées le furent sur la façade de l'église Sainte-Madeleine, au-dessus du cadran solaire. Elles furent ainsi décrites : "Une tour crénelée de trois pièces, ajourée, percée d'une porte ogivale dont la herse est levée et flanquée à dextre et à senestre d'une autre tour plus basse non ajourée, crénelée. Chacune des trois tours est surmontée d'une fleur de lys.
La représentation du blason de la ville se trouve dans le "plan gravé de Tournus", de l'ouvrage de Saint-Julien de Balleure (1581). A noter que pour la première fois les fleurs de Lys apparaissent au chef : la tour du milieu en retrait signale bien une porte. La symbolique des hachures n'existant pas, il est encore impossible de traduire les métaux et les émaux du champ et des tours. Le premier blasonnement indiquant les métaux et les émaux est de 1717. En 1733, Juénin dans sa "Nouvelle histoire de l'abbaye royale et collégiale" en donne la description complète. La ville de Tournus porte : "de gueule, au château sommé de trois tours d'argent maçonnées de sable, au chef d'azur chargé de trois fleurs de lys d'or rangées en fasce."
Les armes sont alors utilisées sur des documents comme écus aux armes de la ville, sur des diplômes distribués avec les livres de prix du collège de Tournus, sur des sceaux sur les actes d'administration. La table dite "du conseil" datée de 1750 porte à une extrémité les armes de la ville. Ainsi, Tournus a fait usage d'armoiries au moins deux siècles avant la Révolution. Il faut attendre le Second Empire pour que soit officialisé le décret de 1815 plaçant dans les armoiries l'aigle de la légion d'honneur sans en faire disparaître les fleurs de lys. C'est le texte du 30 janvier 1862 qui fixe les dispositions suivantes et très précise : nous concédons à la ville de Tournus les armoiries suivantes : de gueules, au château de trois tours d'argent, maçonnées de sable, celle du milieu ouverte et ajourée du champ, le tout surmonté de trois fleurs de lys d'or, rangées en fasce, celle du milieu chargeant l'aigle de la légion d'honneur ; au franc quartier, à dextre, cousu d'argent à l'N d'or, l'écu surmonté de deux cornes d'abondance fleuries et fruitées d'or posées en sautoir. Un feston de chêne et d'olivier étant supporté par elles et se nouant au point où elles se croisent."